Touche pas à l’aéroport

  • Aéroport de Genève

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COINTRIN • Alors que les riverains de notre bel aéroport n’en peuvent plus de ne pas dormir. Alors qu’ils craignent par-dessus tout une extension des vols de nuit qui permettrait d’absorber les millions de nouveaux passagers prévus ces prochaines années. Alors même qu’ils viennent de déposer une pétition en ce sens au Conseil d’Etat, il est très mal vu dans notre belle République de donner la parole aux riverains concernés et de faire ainsi tout simplement le jeu de la démocratie.

«Vous êtes contre l’économie, la libre entreprise, contre les affaires et le commerce! Comment pouvez-vous vous élever contre l’expansion de Genève-Aéroport?»

Ce sont les réflexions qui ont été faites à la rédaction de GHI à la suite d’un article publié fin mai dernier et qui donnait la parole aux riverains de Genève-Aéroport. Ces derniers ne demandent qu’une chose toute simple: le respect de leur sommeil après 23 heures. On peut en effet comprendre qu’au vu de l’énorme future extension prévue ces prochaines années pour l’aéroport de Cointrin et face au manque d’intérêt des autorités suisses et françaises de créer une deuxième piste, les riverains puissent s’inquiéter des conséquences qu’engendreront ces milliers de nouveaux passagers sur leur bien-être quotidien. Ils sont parfaitement en droit de redouter une extension des vols de nuit car la législation qui l’interdit actuellement peut très bien changer dans quelques années en fonction d’une nouvelle situation exceptionnelle. Ne dit-on pas qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Moi je dis qu’il vaut mieux un bon coup de gueule aujourd’hui que de devoir se battre quand le mal sera fait.

Quant à GHI, nous sommes tout le contraire d’anti-libéral, nous sommes pour le développement des affaires, pour un commerce florissant et pour tout ce qui pourra faire avancer Genève ces prochaines années. Donc aussi pour un aéroport dynamique qui va de l’avant. Mais de grâce, laissez-nous faire notre travail en donnant aussi la parole à ceux qui ne sont pas d’accord avec nos autorités et qui veulent le faire savoir. C’est aussi cela le rôle d’un journal et GHI a toujours pratiqué cette ouverture à tous ceux qui voulaient être entendus.

Les dirigeants de Genève-Aéroport, pas contents envers notre journal d’avoir donné la parole aux riverains, nous assignent au Tribunal pour nous obliger à publier un droit de réponse. Alors même que, dans le cadre de cet article, nous avions interviewé le porte-parole de l’aéroport, qui avait donné le point de vue de son employeur et toutes les promesses que la piste resterait fermée, sauf exceptions particulières, de 23h59 jusqu’à 05h59.

Pour GHI, tout avait donc été dit et écrit.