Cachez ces pubs que je ne saurais voir

DIGITAL MARKETING • Ce n’est plus un écran, c’est un stroboscope! Ça clignote, ça hurle sans prévenir, ça cache le texte: la toile est littéralement envahie de pubs. Mais peut-être plus pour très longtemps...

  • Il y a parfois de quoi pêter les plombs! DR

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La publicité en ligne a déclenché une véritable guerre des tranchées. D’un côté, les sites en accès libres, qui clament, avec raison, que s’ils ne font pas payer la lecture de leurs articles, ils ont tout de même besoin de revenus pour subsister. De l’autre, des internautes excédés par l’apparition de fenêtres surgissantes, par des vidéos qui se lancent automatiquement quand la souris les survole et par ces nombreuses méthodes pour perdre du poids qui rendent les professionnels fous de jalousie. A croire qu’ils n’ont pas envie de gagner 10’000 francs par mois sans sortir de chez eux…

Des logiciels intrusifs

Entre les deux, les bloqueurs de publicité, terreurs des uns et héros des autres. Ces logiciels fonctionnent généralement comme des modules complémentaires: l’utilisateur les ajoute à son navigateur internet, et c’est depuis ce dernier qu’ils interviennent, faisant le ménage dans les pages web en empêchant l’ouverture des popups et en dissimulant toutes les publicités. Les avantages ne manquent pas: outre le fait que la lecture est plus confortable, on apprécie également une navigation plus rapide. En effet, une fois libérées du carcan des réclames en tout genre, les pages sont bien plus légères et se chargent plus rapidement.

L’avènement des bloqueurs a déclenché un véritable cercle vicieux: pour les contourner et atteindre ainsi de nouveau les consommateurs, les publicitaires rivalisent d’imagination et inventent sans cesse de nouvelles manières de forcer le passage. De fait, les internautes qui n’utilisent aucun dispositif de barrage font face à un véritable matraquage et doivent tenter de déchiffrer péniblement des sites noyés sous un raz de marée d’images, de bandeaux clignotants et de vidéos. Il suffit de comparer une navigation sur mobile à son équivalent classique pour se faire une vague idée de ce que subit une partie du public, constituée de technophobes ne sachant pas comment se débarrasser de toutes ces fenêtres importunes, mais aussi de surfeurs militants considérant le fait de naviguer sans protection comme une manière de soutenir les magazines et les blogs qu’ils consultent.

La révolte gronde

Pourtant, même chez ces derniers, la révolte gronde… Tandis que des sites sans cesse plus nombreux exigent que les adblockers soient désactivés pour ouvrir leurs portes aux lecteurs, et alors que le premier bloqueur a fait son arrivée sur iPhone, les professionnels commencent à admettre qu’ils ne sont pas étrangers à cette mutinerie: Scott Cunningham, l’un des pontes de l’Internet Advertising Bureau, une organisation regroupant les principaux acteurs de la publicité en ligne, a récemment publié une tribune dans laquelle il reconnaît que les techniques utilisées aujourd’hui sont si invasives qu’elles sont venues à bout de la patience des internautes. Selon lui, en cherchant à cibler trop précisément les utilisateurs, les communicants ont fini par les effrayer.

Résultat des courses, ils ont perdu la confiance des consommateurs. Si l’on en croit Cunnigham, la majorité des internautes ne serait pas opposée aux publicités, à condition bien sûr qu’elles soient légères et en nombre raisonnable. Il faudrait donc accepter de renoncer aux plus rétifs pour ne pas braquer la majorité. Ce changement de cap devrait intervenir dans les mois à venir. Aura-t-on bientôt de nouveau la possibilité de naviguer sans avoir les yeux qui saignent? Tout dépendra du nombre d’acteurs de ce milieu qui seront prêts à s’engager dans cette nouvelle direction…