Guerre des pôles aux portes de Genève

RéGIONS • Mitigées. Les banques cantonales ont réservé un accueil très peu enthousiaste au rapport de M. Brunetti.

On les comprend. Le groupe de travail que préside cet économiste mandaté par la Confédération s’interroge sur le risque potentiel qu’elles présenteraient en cas de nouvelle crise financière.

A l’instar de la Banque cantonale de Genève qui surfe sur le dynamisme de l’économie lémanique et dont l’agence de notation Standard & Poor’s vient de confirmer la solidité, les instituts régionaux affichent pourtant des résultats enviables. Plus humiliant encore, en recommandant à la Suisse d’aligner sa législation sur la réglementation européenne, les experts ont l’air de dessiner une autoroute sous les pas de leurs concurrentes, les grandes banques. Là où UBS et Credit Suisse travaillent déjà depuis belle lurette à grands renforts de juristes. Bruxelles et ses Tables de la loi devraient-ils pour autant constituer l’unique objet de préoccupation de la place financière suisse? Interrogé par la presse dominicale, François Longchamp a fait une petite remarque intéressante. Le président du Conseil d’Etat genevois s’est étonné du peu d’attention que l’opinion accordait au projet de diviser presque par deux le nombre des régions de France.

Dès 2016, devrait naître aux portes de Genève la région Rhône-Alpes/Auvergne, une communauté d’habitants égale à celle de la Catalogne ou de la Suisse, la sixième d’Europe quant au PIB! Se déplacera surtout vers l’ouest le centre de gravité: Lyon, troisième ville de France, quatrième aéroport de l’hexagone, céderait son rôle de «capitale» régionale au profit de Saint-Etienne, cité qui évolue dans l’orbite d’un autre pôle, Clermont-Ferrand, patrie de Michelin et… centre tertiaire en expansion. Pour le bonheur des Genevois? (lire également en page 16)