Le prix de l’indélicatesse

ZONE EURO • Grexit ou pas, l’Europe paiera longtemps le prix de l’indélicatesse. Celle qui avait prévalu lors des pourparlers visant à inclure la Grèce dans la zone euro. Ce qui est encore refusé aujourd’hui à la plupart des Etats ex-communistes, Athènes l’avait obtenu par magie de la part de Bruxelles. On était en 2001: Schroeder en Allemagne, Jospin en France, Amato en Italie, Simitis en Grèce, Guterres au Portugal assurent la domination du clan rose au sein de la gouvernance politique européenne. La Grèce ne répond pas aux critères dits de Maastricht, un code de bonne conduite économique exigeant la maîtrise de l’inflation et du déficit public ou bien la stabilité des taux de change? Qu’à cela ne tienne, M. le Ministre, nous pouvons vous sortir un joker de marque de notre chapeau, Goldman Sachs, oui, l’Agence, la Banque! Autant dire la caution de Washington, excusez du peu. Gros importateur d’armements, la Grèce bénéficia de lignes de crédit encourageantes. Celles-ci s’avèreront dévastatrices en pesant toujours plus lourdement sur la dette du pays. Pour toute réplique, on maquilla les statistiques de la patrie du Parthénon. Le scandale éclatera au grand jour quelques années plus tard, la presse internationale étalera des révélations embarrassantes pour Goldman Sachs. Las, on ne touche pas à l’antre du capitalisme. La fuite en avant s’organisera, au contraire: les milliards s’ajouteront aux milliards sans espoir de remboursement. Citron-dindon, le peuple grec mandatera son Che Guevara en ultime recours, il le chargera de résister au chantage du régime d’anorexie imposé par le FMI et sa complice, la Banque centrale européenne. Adieu, veau, vache, cochon, euro. Sainte drachme, sainte lire, sainte peseta, saint escudo, saint franc, priez pour nous!