Chicago sur Genève

  • Christine Zaugg, rédactrice en chef adjointe

    Christine Zaugg, rédactrice en chef adjointe

Un homme se fait descendre. Abattre en pleine rue. Une scène qui glace. Imaginez, un type qui vous tire dessus, vous blesse et vous poursuit jusque dans une boulangerie pour vous achever froidement… Ça s’est passé à Vernier, en début de semaine, sous les fenêtres des habitants du quartier des Libellules (lire en page 7). L’horreur. Est-ce dire qu’aujourd’hui n’importe qui peut se balader armé jusqu’aux dents? S’agit-il d’armes volées, celles de tireurs sportifs, de fusils militaires? Selon une enquête de la Tribune de Genève de janvier dernier, la police a confisqué 1986 armes en 2015 dont 574 armes à feu. Dans ce chiffre, 115 unités ont été ramenées au poste par des citoyens. Autrement dit, il existe un véritable arsenal parallèle. Ainsi, on apprend que dans les coffres-forts, clubs de tirs, il circule près de 130’000 armes à feu privées. Pire, selon la police fédérale, Genève a perdu la trace de 200 pistolets, revolvers, fusils militaires entre 2010 et 2014. Comment? Lors de cambriolages ou vols. Et c’est ainsi qu’à Genève, de nombreuses armes circulent sous le manteau. Tellement qu’on se croirait à Chicago…