Dans de bien sales draps

  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef

Les femmes prennent leur sexualité en main. Elles sont en effet de plus en plus nombreuses à se ruer dans les sexshops et à investir abondamment dans les sextoys. Un marché en pleine expansion.

Dans ce nouveau rapport au plaisir, il est avant tout question d’une sexualité ludique et décomplexée. Avantage indéniable, grimper aux rideaux peut s’envisager en solo et sans le moindre risque. Fini les odeurs, les MST, la routine conjugale, la grosse fatigue ou autre empêcheur de jouir en rond.

Place aux gadgets créatifs parfois plus stimulants et efficaces que nature. Si la concurrence se fait plus rude pour les hommes, c’est aussi parce que le cul «déshumanisé» est passé maître dans l’art d’éviter les désillusions, les désenchantements et les mauvaises surprises. Sauf, bien entendu, lorsque les piles du vilain petit canard tombent en panne au plus mauvais moment. Ce qui arrive très rarement paraît-il. Plaisanteries mises à part, s’il faut se réjouir de tout ce qui améliore le plaisir sexuel des femmes, il reste à espérer que la technologie ne condamne pas, à plus ou moins long terme, la biologie.

Au fond, l’orgasme hi-tech doit surtout servir à pimenter les rapports sexuels actuels.

Ce dont doutent grandement certains sexologues. Ils sont déjà un certain nombre à s’inquiéter des dérives du plaisir solitaire et de l’émergence d’une sexualité virtuelle individualiste.

Selon eux, et ils ne sont pas les seuls à le penser, elles mettraient l’avenir du sexe dans de bien sales draps.