Des raisons d’espérer

  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef.

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef.

Les années minées par le terrorisme se suivent et finissent, tragiquement, par se ressembler. Pas de répit à l’horreur. Pas de frontière non plus. La crainte de nouvelles attaques est toujours bien là. Elle tend même à désorganiser de plus en plus nos modes de vie, à fragiliser nos libertés, notre démocratie. Sureté oblige, l’état d’urgence provisoire devient permanent. La peur du lendemain s’installe tout aussi durablement. D’autant que le danger peut surgir de partout. Surtout pendant les grands rassemblements de foule. Et il va y en avoir beaucoup lors de ces fêtes de fin d’année. Ici, comme ailleurs, les autorités font tout ce qu’elles peuvent pour rassurer habitants et touristes. Apaiser leurs angoisses légitimes. Toutes savent que le risque zéro n’existe pas. Qu’on ne peut pas bunkériser l’espace public au nom du principe de précaution. Mais si Genève n’est pas un îlot à l’abri de la folie des hommes, elle sait adapter ses réponses. Celles-ci ont démontré leur efficacité, notamment lors des Fêtes de Genève et de la Course de l’Escalade. Le dispositif sera reconduit pour le Réveillon. Reste que la lutte contre le terrorisme et la barbarie ne peut se limiter aux seuls aspects sécuritaires. Sans angélisme, sans amateurisme, sans candeur, il nous faut aussi continuer à vivre en œuvrant à l’apaisement. Notre résistance et notre solidarité dans le malheur, notre capacité à continuer à nous émerveiller malgré tout, à refuser le sentiment d’impuissance, à ne surtout pas baisser les bras et à nous replier sur nous-mêmes sont autant de raisons d’espérer. Et, au final, de lutter efficacement contre toutes les formes de violence, de haine et de barbarie.

Je vous souhaite à tous de nombreuses raisons d’espérer. Et de très heureuses fêtes.