Double enfer

  • Des victimes des quatre gros sinistres survenus à Onex, Champel, Carouge et Vernier galèrent. Témoignage poignant d’un résident des Contamines, trimbalé partout depuis 2 mois. DR

    Des victimes des quatre gros sinistres survenus à Onex, Champel, Carouge et Vernier galèrent. Témoignage poignant d’un résident des Contamines, trimbalé partout depuis 2 mois. DR

Ils ont vécu l’enfer des flammes. Aujourd’hui, ils vivent l’enfer de la rue. Qui? Une bonne centaine de locataires. Des résidents, familles, assistés, réfugiés déboutés de l’asile, ou requérants d’asile en attente d’une décision. Tous ont vécu, d’une nuit à l’autre, un vrai cauchemar. Victimes de terribles incendies à Onex, Champel, Carouge et Vernier, certains se sont même défenestrés pour échapper aux flammes. D’autres, planqués parfois sous les toits, ont été sauvés in extremis par les hommes du feu (lire notre article). Des témoins ont entendu des gens courir et taper à toutes les portes, ont vu leur voisins descendre en pyjama avec les enfants qui pleuraient, embarquant au passage chien, chat, certificat de mariage ou petites économies. Des parents sauvaient le lait et les couches de bébé. Leur vie en vrac sous les bras, ces rescapés ont vu leur nid partir en fumée. Et aujourd’hui, c’est au tour de leur espoir. Car si l’on n’a pas accès à l’aide sociale, on n’a plus qu’à prendre son balluchon et sonner aux portes des potes, de papa-maman. Plus qu’à aller squatter un bout de canapé. Plus qu’à quémander une nuit au chaud. Plus qu’à se battre avec ses assurances. Et à l’approche des Fêtes, il n’y a plus qu’à espérer que ces sinistrés pourront célébrer Noël au chaud. Et non pas à la rue.