Enfumage électronique

  • GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

    GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

Les ados mineurs adorent vapoter. Pour certains, tirer sur une e-cigarette, «c’est style!» (lire en page 3). Il faut dire que ce secteur en plein boom a de quoi aiguiser leurs appétits les plus féroces. Même sans nicotine, la clope électronique reste transgressive, ludique et branchée. Cerise sur le gâteau, la vapote et ses parfums exotiques sont quasiment en vente libre faute de législation claire. Une gabegie dont de puissants lobbys tirent, pour l’heure, profit. Pour l’heure seulement, car entre économie et santé, il faudra choisir. Ce qu’a fait le gouvernement genevois en séparant ces deux secteurs d’activité dans le nouveau découpage gouvernemental. Mais choisir pourquoi? Parce que les risques pour la santé existent. Et que, sur la base du principe de précaution, il vaut mieux se montrer ferme et protéger la jeunesse. Le temps que les experts statuent et les politiques légifèrent. A Genève, un premier rapport indépendant sera rendu d’ici à six mois. En attendant, il est urgent d’ouvrir le débat. Pas en se limitant à faire la leçon aux jeunes ou en jouant les shérifs dans les cours d’école ou les lieux publics, mais en impliquant tout le monde. Sans cela, toute mesure prise ne serait qu’un enfumage, électronique peut-être, mais enfumage malgré tout.