Il reste du travail

La sous-enchère salariale a augmenté en 2014 à Genève. C’est ce qu’a annoncé le Conseil de surveillance du marché de l’emploi (lire notre article). Communiqués pour la première fois, les chiffres ne disent pas encore si les tricheurs sont mieux débusqués ou s’ils sont plus nombreux. Probablement un peu des deux. Ce qu’ils tendent à démontrer en revanche, c’est qu’après des années de laxisme, le renforcement des contrôles peut se révéler un outil efficace contre la sous-enchère abusive et répétée. Surtout s’il est correctement appliqué entre les partenaires sociaux et l’Etat. Reste ensuite à ne pas fermer les yeux sur d’autres aspects plus sournois d’une problématique où il est difficile d’être efficace. Pas facile en effet de démasquer une entreprise qui, par exemple, paie un cadre étranger avec 10 ans d’expérience au prix d’un jeune de chez nous qui débute. Là, les contrôles sont inopérants. Une des réponses à apporter s’appelle «responsabilité sociale des entreprises». Toutes peuvent tirer profit en termes d’image d’une telle prise de conscience. A condition bien entendu, qu’elles appliquent aussi une autre règle fondamentale: à travail égal salaire égal. Malheureusement, dans ce domaine aussi, il reste beaucoup de travail.