La faute à qui?

  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef

Grève des policiers et matons par-ci, grève des employés TPG par-là. La révolte des fonctionnaires vire, de plus en plus, au blocage. Signe que le lien de confiance avec l’Etat est rompu. La faute à qui? En partie à un manque d’anticipation crasse. Nos autorités n’ont pas su voir et gérer le chambardement d’un petit canton devenu, trop vite, une métropole. La faute aussi à la crise qui empêche de parier sur l’avenir. Conséquence? L’intendance ne suit pas. Transports, logement, santé, sécurité, emploi. Tout semble partir à vau-l’eau ou être géré de manière aléatoire. Et comme tout le monde déteste ne pas savoir où il va, cette impression renforce l’angoisse du lendemain. Difficile dans ces conditions de condamner totalement les grévistes. Leur révolte ne résout certes rien mais traduit un sentiment exacerbé de peur. Pour l’apaiser, il faudra proposer autre chose que des coupes dans les effectifs. Evidemment, les élus ne peuvent pas résoudre d’un coup de baguette magique tous les problèmes. Mais la paix sociale n’existe qu’avec des réformes crédibles, une vision juste, rationnelle et collective des défis à relever. Seuls ceux capables d’incarner de telles valeurs pourront compter sur les citoyens. Pour les autres, on peut le craindre, l’enlisement ne fait que commencer.