Le temps des radins

  • CHRISTINE ZAUGG, RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE

    CHRISTINE ZAUGG, RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE

La crise est une voleuse maligne qui nous montre nos deux visages. Si elle nous met sur la paille, elle motive les malins à contourner le manque d’argent (lire notre dossier en page 3). Désormais, la difficulté consiste à départager les vrais radins des économes, voire des économistes, des dilapidateurs de fonds publics, des écolos scrupuleux, des fauchés professionnels, des véritables ruinés.

L’Etat est en crise? Qu’à cela ne tienne! Les grandes capitales rabotent ici et là. La France par exemple, numéro deux mondial de la vente de pizzas augmente ses prix et diminue leur taille. L’Allemagne chauffe moins ses piscines alors que la Grèce se chauffe avec des oliviers millénaires. En Espagne, les grands médias renoncent aux programmes de jeux par défaut de cadeaux.

Et à Genève? Sont-ils plus malins ou plus avares? Les radins se démocratisent semble-t-il. A l’échelle de l’Etat, les coupes budgétaires sont claires. A l’échelle des citoyens aussi. Même si la crise n’a pas changé leur train de vie, une nouvelle mode apparaît: réparer son électroménager soi-même, être attentif aux prix et troquer plutôt qu’acheter… Plus qu’une nécessité, être économe est devenue un style de vie. Sommes-nous entrés dans le temps des radins?