Paix des braves

  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef.

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef.

La paix sociale a un prix. Le Conseil d’Etat est prêt à le payer. C’est en partie ce qui ressort de la présentation du projet du budget 2017, qui prévoit un déficit de 77 millions. Au-delà des chiffres, ce qui frappe, c’est avant tout la volonté affichée d’éviter tout nouveau climat insurrectionnel de la fonction publique. Ainsi, aux oubliettes l’augmentation du temps de travail des fonctionnaires, priorité au maintien des mécanismes salariaux. L’idée est de s’acheter une paix des braves. Compréhensible, lorsque l’on sait que le Canton s’apprête à vivre de profondes réformes, dont celle cruciale et redoutée de l’imposition des entreprises (RIE III). Le tout dans un climat conjoncturel morose et sans pouvoir compter, comme dans les comptes 2015, sur les centaines de millions d’un contribuable providentiel venu d’Anières. Conséquence de cette volonté d’apaisement du Conseil d’Etat, il y a fort à parier que le budget 2017 sera approuvé, bon gré mal gré, par une majorité du Parlement. Un bien ou pas? Le temps nous le dira. En attendant, renouer le fil rompu entre l’Exécutif et le législatif servira à redresser un peu l’image déplorable de Genève. Rétablira aussi en partie sa crédibilité et, surtout, un climat de confiance sans lequel aucune réforme durable ne peut être menée.