Plus c’est gros...

  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef

Parlez haut et fort et faites-le au nom du bon peuple. Cela peut rapporter gros. Depuis l’élection de Trump aux Etats-Unis, à gauche comme à droite, certains pensent que c’est devenu très tendance. Au fond, et pour faire simple, qu’importe le flacon politique pourvu qu’on ait l’ivresse populaire. Une ivresse en apparence sans risque de gueule de bois puisque personne ne sait qui se cache derrière cette étiquette fourre-tout de peuple. Une appellation qui reste diablement efficace pour rallier l’adhésion du plus grand nombre.

A un degré ou à un autre, tout le monde peut se sentir concerné puisque nous sommes tous le peuple de quelqu’un. Notons au passage que l’amalgame fonctionne bien aussi avec d’autres étiquettes comme les élites. Un des risques avec cette grille de lecture simplifiée et qui ne veut pas dire grand-chose, c’est de voir apparaître une classe d’élus décomplexés, qui feront du «je dis tout haut ce que le bon peuple pense tout bas» leur seul programme de campagne. Sommes-nous à l’abri de cette dérive? L'avenir nous le dira. Dans tous les cas, lorsqu’il n’y a plus de place pour l’analyse et les idées mais uniquement pour la rupture, les fractures et le climat délétère, le réveil ne peut être que brutal.