Y a-t-il un pilote dans le drone?

  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef. DR

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef. DR

Faudra-t-il attendre un accident majeur avant que les autorités fédérales réagissent? Dans le dossier en plein essor de l’utilisation des drones, l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) semble complètement dépassé. Alors que les demandes d’autorisation de vol dans l’espace public explosent (lire ci-contre), la législation fédérale tarde à fixer un cadre juridique clair. Ce flou est extrêmement dangereux et irresponsable. Surtout à l’heure ou quasiment n’importe qui peut acheter et faire voler un drone. Tout le monde le sait, ces machines volantes télécommandées ne sont plus des gadgets inoffensifs. Aujourd’hui, ce sont au mieux des outils sophistiqués de plus en plus utilisés dans la vie quotidienne, au pire des armes à la dangerosité redoutable. Dans les deux cas, leur utilisation doit être encadrée.

Le plus absurde, c’est qu’en décidant de ne pas décider, les autorités bernoises se privent également d’une technologie de pointe qui permet de réaliser des missions délicates dans tous les domaines. Et cela en économisant de l’argent, du temps et des ressources humaines. Un développement dont le retour sur investissement est considérable et pourrait rapidement être mis en place à l’échelle cantonale. A Genève, par exemple, des structures existent. La Confédération pourrait, même à titre provisoire, s’appuyer sur elles pour organiser de vastes campagnes d’information, créer des services à la population ou des formations uniformisées et délivrer des permis. Mettre en place ces mesures de bon sens permettrait non seulement de combler le vide juridique actuel et limiter de manière significative le risque d’accident mais éviterait aussi aux autorités de donner l’image catastrophique d’une administration incapable de piloter le dossier des drones en Suisse.