Tu seras ingénieure, ma fille!

  •  Tu seras ingénieure, ma fille!

    Tu seras ingénieure, ma fille!

FORMATION • La Suisse manque d’ingénieurs, et surtout d’ingénieures. C’est la conclusion d’une enquête réalisée par Economiesuisse et Swiss Engineering. 94% des cadres interrogés estiment qu’il est difficile, voire quasiment impossible, de trouver de la main-d’œuvre qualifiée. Dans le même temps, la demande a doublé ces quinze dernières années. Pourtant, les femmes ne représentent que 16% des personnes employées dans l’ingénierie helvétique. Il faut dire que le secteur doit vivre avec une image caricaturale. Quand on se représente le quotidien d’un ingénieur, on pense turbines, locomotives et grosses machines bruyantes. Voilà pour les clichés. Et, comme toujours, la réalité est bien différente. La formidable montée en puissance de l’industrie 4.0 est aussi en train de changer la donne. Les usines intelligentes ouvrent la voie à de l’ingénierie d’abord numérique où se côtoient les imprimantes 3D, les objets connectés et l’exploitation des données issues du big data. Et, en ces temps conjoncturels incertains, peu de métiers laissent présager des perspectives aussi réjouissantes sur le long terme. Selon les auteurs de l’étude, il convient surtout d’agir sur deux niveaux. En premier lieu, il faut encourager l’apprentissage des branches MINT (mathématique, informatique, sciences naturelles et techniques) dès le plus jeune âge, sans oublier d’investir dans la formation continue.

Sans cette prise de conscience, il pourrait manquer de 20’000 à 50’000 ingénieurs ces prochaines années. Mais on oublie trop souvent de rappeler qu’il est aussi urgent de changer l’image de la profession. Pour qu’un jour, sans passer pour de drôles d’énergumènes, de plus en plus de parents déclarent à leur enfant: «Tu seras ingénieure, ma fille!».