Vices privés, vertus publiques

BANQUES • Vices publics, vertus privées? Dans les années 1990, il était de bon ton de vénérer les banques privées et de discréditer leurs pendants aux mains des pouvoirs publics. Les banques cantonales n’ont pas d’avenir, tonnaient les académiciens formés en HEC, qui leur prédisaient une disparition prochaine.

Force est de constater que ces doctes formateurs se sont lourdement trompés. Car ce sont bien les banques privées qui tirent la langue aujourd’hui. Celles qui ne disposent pas d’antennes à l’étranger, en tout cas, qui affichent des résultats décevants, tant au niveau des rendements que de la masse sous gestion sans laquelle leur existence n’a pas de sens. Seraient-elles en train de rater le virage de l’industrialisation? Le modèle économique qui aboutit à rationaliser le back-office, soit la facturation et les opérations informatiques ne suit pas. La conséquence est perceptible: le nombre des banques privées fond comme la neige au soleil. Les comptables agréés recensaient 117 instituts bancaires au mois de juillet dernier, contre 133 une année auparavant.

L’introduction progressive des taux négatifs n’arrange pas les choses, elle exerce un effet repoussoir sur les déposants potentiels.

Le réchauffement climatique continuera donc à sévir, mettant à rude épreuve la fraîcheur d’embauche d’un employeur important avec quelque 30’000 emplois en Suisse.

Si elles ont connu aussi un recul du bénéfice au premier semestre, les banques cantonales ne semblent pas avoir ce souci. Leur marche des affaires n’inspire pas d’inquiétude particulière, en témoigne la bonne performance de leurs titres à la bourse. Particulièrement en verve à cet égard est la Banque cantonale de Genève dont le PDG cumule les palmes. Vices privés, vertus publiques?