«Absolution» pour Eric Stauffer

GRAND CONSEIL • Aucune sanction disciplinaire n’a été prise à l’encontre du député MCG expulsé du Parlement par la police, le 10 octobre. Tollé général.

  • Entouré par les policiers, le trublion a dû quitter la salle du Grand Conseil. DR

    Entouré par les policiers, le trublion a dû quitter la salle du Grand Conseil. DR

«GHI» a été le premier à révéler la nouvelle sur Facebook (Lire notre article). Le bureau du Grand Conseil a décidé de ne pas sanctionner le député MCG Eric Stauffer après son expulsion du Parlement, vendredi 10 octobre en fin de soirée. Pour mémoire, le président d’honneur du MCG avait réclamé, avec trop de véhémence au goût du président socialiste du Grand Conseil Antoine Droin, une interruption des débats et un nouveau vote sur un objet relatif à l’exercice des droits politiques. Sous l’œil d’une escouade de sept policiers, appelés en renfort, Eric Stauffer avait finalement quitté la salle escorté par deux conseillers d’Etat.

Réuni en huis-clos mardi 14 octobre pour décider d’éventuelles sanctions disciplinaires contre le trublion MCG, le bureau a décidé de ne pas sévir. Il a envoyé un communiqué laconique pour expliquer sa position. «Sollicité de se prononcer» sur une sanction disciplinaire, «le Bureau n’a pas adopté cette proposition», y est-il notamment écrit. «Le bureau du Grand Conseil ne fera pas d’autre commentaire à ce sujet», conclut le communiqué. A peine connu, le résultat du vote du bureau a mis le feu aux poudres. «Scandaleux!», «Hallucinant!», «Tous des guignols», commentaient notamment les adversaires d’Eric Stauffer. «Bravo», «Vive la démocratie», «Un coup de Génie», rétorquaient ses partisans sur Facebook. La virulence montait d’un cran lorsque le détail du vote, normalement secret, fuitait sur les réseaux sociaux.

Dans le détail, les membres PLR, PDC et Socialistes ont voté pour une sanction lourde allant jusqu’à l’exclusion de plusieurs mois des commissions parlementaires, alors que les représentants MCG, UDC et d’Ensemble à Gauche votaient pour l’absolution. L’élu Vert étant absent, cela faisait trois voix partout. Une égalité qui empêchait toute mesure disciplinaire.

Justifiée ou non, cette «absolution» d’Eric Stauffer va laisser de profondes traces au sein de plusieurs partis dont les états-majors ont d’ores-et-déjà été sollicités pour convoquer une assemblée dans les jours à venir. Dans les rangs des Verts et d’Ensemble à Gauche, celle-ci sent déjà le soufre et la discorde. Des dissensions qui rappellent également à tous les élus et candidats que la campagne des municipales de 2015 est bel et bien lancée. Pour ceux qui en doutaient encore, elle sera féroce et impitoyable.