En matière d’entourloupes, les fausses collectes sont un grand classique. Las, on se fait parfois berner. Notamment au volant, lorsque des individus vous barrent subitement la route. Comme ce fut le cas, samedi 16 mai à la douane de Veyrier.
«Lorsque je suis arrivé à la frontière, vers 13h30, une dizaine d’individus bloquaient le carrefour dans les deux sens. Ils arrêtaient les véhicules pour récolter de l’argent», témoigne Alain* qui flaire aussitôt l’arnaque. «J’ai essayé de passer, mais ils m’ont contraint à me ranger sur le bas-côté. Lorsque je leur ai demandé à quelle cause était réellement destinée cette quête, ils sont restés très évasifs.»
Menaces
Le Genevois refuse de se faire pigeonner. Pas de sous! Ce qui a le don d’agacer ces voyous, qui le menacent de relever son numéro de plaque pour connaître son adresse. «Ils m’ont dit que j’allais le payer cher, en agitant devant moi une liasse de billets qu’ils venaient d’extorquer à d’autres conducteurs, trop naïfs ou craintifs.»
Alain peut enfin reprendre sa route, mais après maintes intimidations. «Mon premier réflexe a été d’appeler la police, qui est intervenue rapidement.» Mais sans succès. «Lorsqu’ils ont vu arriver les gendarmes, ces types ont déguerpi sur le trottoir d’en face, côté français. Puis, ils les ont nargués en leur faisant des gestes déplacés.» Impuissants, nos policiers auraient alors alerté leurs collègues tricolores. Avant de tourner les talons, laissant le champ libre aux racketteurs, qui ont repris leur activité deux heures plus tard. Visiblement, en toute impunité…
De Veyrier à Bossey
Quant à Alain, sa mésaventure aurait pu, voire dû, s’arrêter là. S’il n’avait eu la mauvaise idée, le lendemain, d’aller faire ses courses à Collonges-sous-Salève. Et là, rebelote! Une autre bande de gilets jaunes arrêtait le trafic sur la nationale, à la hauteur de la douane de Bossey. «Bonjour, parquez votre véhicule. On fait une collecte. J’y croyais pas, le cauchemar recommençait!»
* nom connu de la rédaction (lire également en page 5)