Bois-de-la-Bâtie: branle-bas de combat pour sauver 275 oiseaux

GRIPPE AVIAIRE • Grosse opération au parc animalier pour mettre en quarantaine poules, oies, faisans et autres paons. Et éviter la propagation du virus.

Branle-bas de combat en ce début de semaine au parc animalier du Bois-de-la-Bâtie! Les 275 volatiles, allant du colvert aux oies, poules, dindons, cailles, paons et faisans, ont été confinés, notamment dans deux serres maraîchères, mardi 29 novembre, pour éviter la propagation de la grippe aviaire. Ceci sous le contrôle du vétérinaire cantonal (lire encadré ci-dessous).

Course aux oiseaux

«Ça fait dix jours que six employés des Espaces verts de la Ville de Genève (SEVE) travaillent d’arrache-pied, et souvent sur leur temps libre, pour capturer les volatiles et les confiner correctement et, surtout, sans les stresser!  s’exclame Jean-Gabriel Brunet, directeur adjoint au SEVE. Par exemple, les paons, très individualistes,  ont été confinés dans les étables à vaches.» Et, pour mener à bien cette opération exceptionnelle, quarante jardiniers sont venus en renfort. «Nous avons même fermé le parc lundi 28 novembre pour éviter le stress des visiteurs, détaille encore Jean-Gabriel Brunet. Car lors de stress, les oiseaux peuvent mourir de crise cardiaque…»

Alerte aviaire

L’alerte grippe aviaire, lancée par les autorités sanitaires fédérales fin novembre, implique en effet d’éviter tout contact entre les oiseaux sauvages et les volailles domestiques. Il s’agit pour l’heure de mesures de prévention, après la découverte d’un cygne contaminé à Estavayer (VD). Ainsi, l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) préconise que «les aviculteurs doivent alimenter et abreuver leur volaille dans un poulailler fermé, inaccessible aux oiseaux de l’extérieur. Et si cela n’est pas possible, les volatiles doivent être placés dans des locaux fermés ou des poulaillers munis d’un toit imperméable avec parois fermées.»

Quid de Genève?

Des mesures strictes, qui malheureusement ne sont pas du tout applicables à la Bâtie à cause des diversités des races. «Nous avons en effet un véritable problème de cohabitation entre les races d’oiseaux, poursuit Jean-Gabriel Brunet. Par exemple, le cygne n’aime pas le dindon, le canard repousse la poule qui elle caquette face paon! Raison pour laquelle nous avons installé des serres provisoires. qui séparent les oiseaux d’eau de ceux de basse-cour.»

Première

Ainsi, depuis cette semaine, deux serres (l’une de 9,50 mètres sur 19 mètres de long, l’autre de 8 mètres sur 13 mètres de long), avec parois amovibles achetées en Allemagne, permettent précisément un confinement sans décès d’animaux. «Il s’agit d’une première, rappelle encore Jean-Gabriel Brunet. Les serres ont l’avantage de veiller à l’alimentation des animaux, de contrôler l’eau et d’offrir un étang aux volatiles. Ainsi, chaque race y trouve son confort.» Le dispositif sera retiré d’ici janvier 2017, une fois les mesures urgentes levées, c’est-à-dire après la période de migration.

Paons, canards, oies, poules vivent séparés

Le parc aux animaux du Bois-de-la-Bâtie se trouvant dans une zone sensible, la Ville de Genève confine volailles et oiseaux dans des abris qui doivent être munis d’un toit étanche, protégeant des déjections des oiseaux sauvages et de cloisons empêchant l’intrusion de volatiles sauvages. Les abris doivent être munis de sas de désinfection, empêchant également l’intrusion ou la fuite d’oiseaux. Les vecteurs de transmission du virus aviaire sont les oiseaux sauvages et les importations légales ou illégales de volailles. Ainsi, les différentes mesures préventives mises en place afin d’empêcher l’introduction et la propagation de la grippe aviaire sont l’hygiène, la biosécurité et le confinement. En parallèle, une surveillance vétérinaire renforcée est effectuée, ainsi qu’une surveillance des oiseaux sauvages par prélèvement sur oiseaux vivants capturés au moyen de nasses, et par échantillon prélevé sur oiseaux chassés ou trouvés morts.