Christina Meissner, pas encore exclue de l’UDC!

UDC GENEVOISE • La décision d’exclure la députée, prise le 14 mars, ne respecte pas les statuts du parti. Le sort de l’élue sera tranché par le nouveau comité directeur.

  • Christina Meissner

    Christina Meissner

Rebondissement dans l’affaire Christina Meissner. Contrairement à ce qui a été annoncé dans les médias, la députée fait encore partie de l’UDC genevoise. La décision de l’exclure du parti, prononcée à l’unanimité par l’ancien comité directeur de l’UDC le 14 mars, a en effet été prise de manière précipitée et sans respecter les statuts internes. Juridiquement, cette décision est donc nulle et ne peut être appliquée.

Renoncer à la vice-présidence

Concrètement, pour que cette procédure soit valable, le comité directeur aurait dû auparavant rencontrer Christina Meissner. Ce qu’il a finalement fait le 21 avril. «Lors de cette audition, on m’a proposé de renoncer à ma vice-présidence du Grand Conseil pour éviter mon exclusion… Ce que j’ai refusé», explique la Verniolane. «Le comité directeur n’a toujours pas compris que je n’ai pas trahi le parti. Lors de mon élection à la vice-présidence du Grand Conseil, j’ai répondu à un appel de femme, en tant que femme. Je ne l’ai fait ni pour la gauche, ni pour la droite, ni pour moi-même mais pour défendre, en mon âme et conscience, des valeurs fondamentales», plaide-t-elle. Avant d’ajouter: «Renoncer à la première vice-présidence provoquerait automatiquement une nouvelle élection. Dans ce cas, il est plus que certain que le poste échapperait à l’UDC et, par voie de conséquence, la présidence aussi l’an prochain. Dans ces conditions et dans l’intérêt du parti, il est de mon devoir d’assumer pleinement la charge pour laquelle le parlement, alors qu’il avait le choix entre deux UDC, m’a librement élue. Pour conclure, j’ose espérer que le nouveau président de l’UDC, Marc Fuhrmann, sera celui de l’apaisement et évitera de prendre à mon égard une décision d’exclusion excessive qui ne pourrait que nuire au parti et cela alors que je me suis tant engagée pour l’UDC et que j’entends bien continuer à le faire.»

Pas d’illusions

Contacté par téléphone, Marc Fuhrmann reconnaît que «Christina Meissner fait encore partie de l’UDC genevoise. Une rencontre a bien eu lieu le 21 avril. Nous avons fait une proposition et attendons encore une réponse», résume le nouveau président du parti qui préfère ne pas en dire davantage. Ecartée ou non? La question reste encore en suspens, même si, au vu de l’extrême hostilité voire haine déclenchées par cette affaire intestine, personne ne se fait beaucoup d’illusions sur son issue. Pour mémoire, rappelons que Christina Meissner avait été élue au mois de février à la vice-présidence du Grand Conseil alors que l’UDC présentait un autre candidat. «Elle a comploté contre son parti. Le rapport de confiance est rompu», avait alors déclaré l’ex-présidente Céline Amaudruz.

Reste que si le nouveau comité directeur de l’UDC décide d’exclure Christina Meissner, cette dernière aura 30 jours pour faire recours. Une assemblée générale du parti devra alors être convoquée et il lui appartiendra de confirmer ou non la décision d’exclusion.