Au rayon farces et attrapes de cette enseigne, on trouve de tout pour faire une bonne blague. Et même, désormais, de terrifiants insectes. En plastoc? Du tout, des vrais. Mieux encore, grillés et assaisonnés. Au menu: vers de farine croustillants, criquets au vinaigre et grillons au curry. Miam!
Alléchantes sucettes
«Ces farces, que nous importons d’Allemagne, marchent très bien auprès des jeunes qui les achètent pour le fun. Le but, c’est de faire rigoler l’assistance, pas forcément d’y goûter, même si les insectes sont comestibles», confie la malicieuse patronne de cette enseigne, qui propose aussi d’alléchantes sucettes à divers parfums, dans lesquelles sont emprisonnées de petites bestioles. Pour la plus grande joie d’Emilie et Chiara, 12 ans, qui salivent devant celles au… scorpion! «On les collectionne, mais on ne les lèche pas. Ce serait dommage, elles sont trop mignonnes, ces sucettes!»
Ces friandises sont donc destinées, en priorité, à une clientèle de gais lurons, en quête d’un gag hilarant. Et pas aux gastronomes. Mais ces drôles de farces feront-t-elle sourire le service d’hygiène? «Si on peut les manger, en théorie, c’est illégal», souligne Patrick Edder, le chimiste cantonal, qui précise: «La législation actuelle n’autorise pas de commercialiser des insectes en Suisse, mais l’ordonnance sur les denrées alimentaires est en révision. La vente d’insectes comme aliments devrait être légalisée en 2017.»
Dégustations tolérées
En attendant, les insectes sont donc interdits dans nos assiettes. Même si des tolérances existent. Notamment lorsqu’il s’agit de dégustations publiques, comme ce fut le cas l’an passé à Genève lors de la Nuit des Musées. Ou encore, en 2014, lors d’une agape organisée, songez, au Palais fédéral! A l’époque, nos parlementaires les avaient croqués en toute impunité. Et il ne s’agissait pas d’insectes farceurs, ceux-là… Reste à savoir si ce seuil de tolérance s’applique aussi à des commerces qui ont pignon sur rue. Réponse, pas piquée des vers, ces prochaines semaines...