Foire d’empoigne entre forains et Ville de Genève

PLAINE DE PLAINPALAIS • Le nouvel emplacement des carrousels est trop petit et empêche une dizaine de familles de forains de s’y installer à Pâques. La Ville de Genève admet des difficultés de gestion de places.

  • La foire du printemps à Genève, c’est l’arrivée des carrousels sur la plaine. Dommage, il y en aura peu cette année, faute de places… FB

    La foire du printemps à Genève, c’est l’arrivée des carrousels sur la plaine. Dommage, il y en aura peu cette année, faute de places… FB

«La Ville de Genève nous met devant le fait accompli. Nous devons nous installer dans un périmètre bien trop petit pendant la fête foraine de Pâques prévue du 1er au 23 avril sur la plaine de Plainpalais. Cela nous pénalise d’une dizaine de places pour nos manèges, nos métiers et nos stands!» La famille Wetzel, forains de Versoix depuis six générations, mais aussi les diverses sociétés de forains, sont remontées: «Nous comprenons que nous devons être installés ailleurs à cause des travaux du réaménagement de la plaine, mais pourquoi ne pas nous écouter lorsqu’on signale que l’espace à disposition est trop exigu?»

Colère

«Il s’agit d’un mépris total des autorités municipales contre les forains, dont la plupart paient leurs impôts à Genève, s’étrangle le député UDC Christo Ivanov. Imaginez le manque à gagner!»

Travaux en cause

Pour mémoire, les travaux de réaménagement des allées périphériques de la plaine, qui ont débuté en février dernier, impliquent le déplacement des marchés alimentaires, puciers, mais aussi des cirques et des forains (GHI 02.02.17). Problème: les puciers étant désormais installés sur l’allée centrale, leurs emplacements rognent sur ceux des carrousels.

A l’amiable

«Nous avons demandé à la Ville de décaler les puciers de quelques mètres afin de ne pas scinder la foire foraine en deux (lire encadré ci-dessous), détaille Frank Wetzel. Mais on nous a fait savoir que c’était impossible.» Et Ninette Wetzel, doyenne de la famille, de poursuivre: «Finalement, c’est grâce à l’intelligence des puciers, que nous avons trouvé, seulement vendredi 24 mars, un compromis et ceci à une semaine du début de la manifestation!» La solution? «Les puciers nous concèdent une partie de l’allée centrale, cela permet de ne pas séparer la fête foraine.»

Reste que ce compromis de dernière minute, pénalise toujours l’installation d’une dizaine de métiers.

Ce n'est que provisoire

La Ville de Genève reconnaît être confrontée à un problème de places durant les travaux de réaménagement de la plaine prévus jusqu’à la fin de l’année. «Il est difficile durant cette période de transition de satisfaire toutes les demandes», admet Antonio Pizzoferrato, responsable du domaine public en Ville de Genève. Il tient à souligner que la Ville comprend les énervements des divers locataires, mais qu’elle tente de satisfaire au mieux tout le monde. «Nous avons reçu cinq fois les forains. Nnous leur avons proposé un plan leur permettant d’installer tous leurs métiers. Ils ont finalement choisi d’en installer moins après avoir trouvé un accord avec les puciers qui leur cèdent la moitié de l’allée centrale de la plaine.» Par ailleurs, la Ville précise avoir également accédé à la demande des puciers, afin qu’ils puissent céder une partie de l’allée centrale aux forains et permettre l’installation des manèges et stands aussi du côté de l’avenue du Mail et près du skate-park. Et Antonio Pizzoferrato de rappeler: «Ces changements de places entre forains, puciers et marchands ne sont que du provisoire, le temps que les travaux prennent fin.»