Une grève des douaniers français n’est jamais anodine. Si cette profession n’est qu’une «petite administration» aux dires d’Alain Court, secrétaire régional du syndicat Force Ouvrière pour les Douanes du Léman (France), elle n’en possède pas moins un fort potentiel de nuisances. Surtout si «le Gouvernement a décrété des mesures d’économies qui risquent de réduire les effectifs de 400 à 200 fonctionnaires en 2018.»
Bouchons monstres
Pour l’intersyndicale, qui a lancé le mouvement de grève nationale non reconductible, c’est trop! «Tous les douaniers sont appelés à faire grève le 21 novembre», lance A. Court à la cantonade. Et, à l’en croire, tous (ou une grande partie) la feront. Jeudi, les grévistes envisagent donc de «bloquer Bardonnex, Saint-Julien-en-Genevois, mais également les postes-frontière à proximité». Annemasse, Ferney-Voltaire? Alain Court confirme, même si, volontairement, il reste évasif.
Contrôles et ralentissements
Quant au type de grève appliqué, «nous n’avons pas encore décidé», élude encore le syndicaliste. «Sans doute une grève du zèle.» Autrement dit, les douaniers vont contrôler tous les véhicules qui vont se présenter aux postes-frontière, créant ainsi des ralentissements monstres.
Plus rien à perdre
Si l’initiative est efficace pour protester, elle risque en revanche de provoquer beaucoup de grogne parmi les milliers de frontaliers qui passent la frontière chaque jour. Mais Alain Court s’en défend: «Notre administration est en train de mourir. On est en train de perdre notre travail et nous n’avons que ce moyen-là pour nous faire entendre. De toute façon, on n’a plus rien à perdre.»