«La population de Carouge-Est va doubler»

NUISANCES • Carouge se métamorphose. Densification, crise du logement, circulation engorgée, le point avec le magistrat en charge de l’aménagement.

  • Réhabilitation de la route de Veyrier: un projet à 16 millions dont le crédit a été voté lors du dernier Conseil municipal.

    © Archigraphie.ch pour le bureau ADR Architectes

«La population de Carouge-Est devrait doubler, celle de Carouge augmenter de 12’000 habitants (ndlr, pour atteindre 32’000 personnes) d’ici 2050», débute Nicolas Walder. Le conseiller administratif, en charge de l’Aménagement, urbanisme et travaux de la Cité sarde, croit dans le projet de Carouge-Est, situé par-delà la rue Ancienne et la rue Vautier en direction de l’Arve et du stade de la Fontenette.

Quitte à balayer le reproche de folie des grandeurs: «La densification aura lieu de toute manière, poursuit l’élu. Il est important pour nous de l’accompagner au mieux afin de préserver la qualité de vie de notre commune. L’équilibre actuel, soit 21’000 habitants et 22’000 emplois, est quasiment parfait et nous tenons à le préserver.»

Loyers maîtrisés?

Un équilibre qui ne se retrouve pas dans les projets immobiliers, souvent en mains privées. Mais Nicolas Walder se veut rassurant: «Pour des immeubles neufs, le privé ou le public ne change pas grand-chose à court terme, vu que la part de LUP (logement à utilité publique) et les prix sont contrôlés par l’Etat. A titre personnel, j’aimerais qu’il y ait davantage de logements publics ou coopératifs pour assurer la pérennité des loyers sur le long terme. Mais notre commune manque cruellement de terrains, même si, chaque fois qu’il y a une opportunité d’achat, nous essayons d’être proactifs, par l’intermédiaire de notre fondation immobilière.»

Epineuse mobilité

Dernier enjeu, celui de la mobilité. C’est le thème qui est ressorti de la réunion publique organisée par la mairie fin janvier: «Qu’il s’agisse de circulation, d’engorgement des routes ou des nuisances envers la population, la difficulté est la suivante, conclut Nicolas Walder: si l’on double la population dans un secteur, il ne peut plus être un espace de transit, car ces nouveaux lieux deviennent habités, vivants… Nous devons dès lors aménager ces espaces différemment afin d’y intégrer prioritairement les besoins des habitants.»

Sont ainsi prévus, par le Canton, de nouvelles voies, intérieures et extérieures (pour éviter l’axe saturé du Rondeau) mais aussi des connexions aux transports collectifs, CEVA inclus.