La traque aux resquilleurs rapporte 5 millions aux TPG

FRAUDE • Près de 4000 resquilleurs sont collés chaque mois dans les Transports publics genevois… Attention, les amendes augmentent.

  • Les usagers doivent descendre des transports publics lors des contrôles effectués par la Police des transports. DR

    Les usagers doivent descendre des transports publics lors des contrôles effectués par la Police des transports. DR

Ils sont près de 4000 usagers des transports publics à se faire choper chaque mois sans ticket à Genève! De janvier à octobre 2014, les Transports publics genevois (TPG) ont en effet dressé des amendes à 37’000 resquilleurs. Mais en réalité, les statistiques indiquent 51’000 contrevenants: «Les 14’000 autres constats dressés l’étaient pour des oublis d’abonnements», précise Isabel Pereira, porte-parole des TPG. Qui rappelle dans la foulée que 65% des contrevenants paient leurs amendes.

Mille de plus

Les Genevois seraient-ils les rois de la fraude? En une année, la grande régie dénombre mille resquilleurs de plus qu’en 2013. La faute à qui? Notamment aux opérations massives de contrôles en collaboration avec la police des transports mises sur pied depuis 2012. Il s’agit de ces petites brigades, ces hommes et ces femmes vêtus en jaune fluo et qui arborent le logo Police des transports.

Les TPG, rappelons-le, appliquent depuis 2011 la loi sur les organes de sécurité des entreprises de transports publics (LOST). En deux mots, le rôle de cette police des transports est avant tout de protéger les voyageurs, les employés et les infrastructures. «Ils sont 25 agents à patrouiller quotidiennement en tournus sur le réseau jusqu’à 2h du matin», poursuit Isabel Pereira. Ils viennent également épauler la cinquantaine de contrôleurs officiels. Mais leur mission première est sécuritaire.»

En attendant, les opérations coup poing pour des contrôles de tikets portent leurs fruits. En revanche, selon les TPG, si la surtaxe en cas de première infraction augmente (lire ci-contre), ce n’est pas le cas des récidives, qui sont en diminution. Est-ce à dire que les contrôles massifs ont déstabilisé les resquilleurs? «Nous souhaitons que les gens arrêtent de frauder, conclut Isabel Pereira. Nos actions sont préventives.»

Recette de 5 millions de francs

Préventifs ou répressifs, ces contrôles ont permis aux TPG d’encaisser 5 millions de francs, et ceci uniquement entre janvier et octobre 2014 (contre 6 millions en 2013). Et resquiller coûtera encore plus cher dès 2015. Les TPG adoptent en effet depuis le 14 décembre, le barème national. L’amende grimpe de 80 à 100 francs. Oups!

Les tarifs de la resquille

ChZ • Concernant la fraude, la régie genevoise adopte les règles en vigueur au niveau national sous l’égide du Service direct. Depuis le 14 décembre dernier, un usager qui se fait attraper pour la première fois sans ticket à bord d’un bus ou d’un tram, est frappé d’une amende de 100 francs. Jusqu’ici, il s’en tirait pour 80 francs, en réglant la somme au contrôleur. En cas de paiement différé, la bûche grimpait à 120 francs. Cette dernière modalité est passée à 140 francs.

Les TPG sont plus souples avec les récidivistes. Alors qu’à la deuxième infraction constatée le tarif grimpait à 240 francs, depuis le 14 décembre le barème est de 180 francs à la deuxième infraction et 210 francs dès la troisième. Ces mêmes tarifs s’appliquent aux moins de 18 ans. Jusqu’ici, les jeunes écopaient de sanctions moins lourdes que celles prévues pour les adultes en cas de récidive. Désormais s’ils paient la première infraction différée, ils s’acquitteront d’une bûche de 100 francs, comme lors d’un paiement direct au contrôleur, au lieu de 140 francs pour les majeurs.

Enfin, depuis le 14 décembre, les tarifs TPG ont baissé: le ticket Tout Genève est passé de 3,50 à 3 francs, l’abonnement annuel adulte a baissé de 200 francs (500 francs) et les 18-24 ans, le prix de l’abonnement passe à 400 au lieu de 450 francs.