De leur première venue en terres lausannoises, les Guardian Angels garderont un goût amer. Vendredi 9 septembre en effet, les membres de l’association qui a notamment patrouillé lors des dernières Fêtes de Genève (GHI du 28 juillet) se sont rendus dans la capitale olympique pour effectuer une «promenade citoyenne», traduisez une présence qui vise à lutter contre la violence et le harcèlement de rue, par la prévention. «Cette décision a été motivée par l’extrême dégradation de la situation sécuritaire à Lausanne», justifie Marco Garcia Gonneau, le fondateur de l’association. Mais rien ne se déroule comme prévu. Marco Garcia Gonneau raconte: «Nous avons été confrontés à une hostilité inexplicable de la part de la Police municipale locale. Celle-ci a ordonné de quitter le canton sans aucune base légale, bien qu’aucune infraction, délit ou crime, n’aient pu être reprochés aux Guardian Angels.»
Mauvais film
Comment en est-on arrivé là? Présents à minuit sur le parking du Flon, quartier chaud et branché lausannois, les hommes de Marco Garcia Gonneau sont intervenus lors d’un affrontement interethnique devant la boîte de nuit le Mad. «Notre intervention pacifique et non-violente a permis de rétablir le calme en séparant les deux groupes», poursuit Marco Garcia Gonneau.
C’est aux environs d’une heure et demie du matin que tout se gâte. Une équipe de Police cantonale demande aux Genevois de présenter leur carte professionnelle d’agent de sécurité ainsi que leur permis de port d’arme, alors même que les Guardian Angels «ne portent aucun brassard d’agent de sécurité, aucune arme, et se promènent bénévolement pour mener un travail citoyen de prévention de la violence et du harcèlement de rue», rappelle Marco Garcia Gonneau.
Dans le collimateur
S’ensuit une autre tension, avec la Police municipale de Lausanne, cette fois. Au programme: palpation et injonction (orale) de quitter immédiatement la ville mais sans fournir le moindre motif. Les Guardian Angels s’exécutent mais sont en colère: «Comment est-il possible de restreindre la liberté de mouvement d’honnêtes citoyens, à qui rien n’est reproché, en les interdisant arbitrairement de présence dans un canton entier?»
Pour l’heure, l’association a mandaté un avocat afin d’examiner la légalité du déroulement des événements. Selon le quotidien vaudois 24 heures, elle aurait décidé de porter plainte.