Notre ville voit renaître la vieille tradition des barbiers. A Genève, les salons mettant à l’honneur blaireaux et serviettes chaudes envahissent la ville. La pilosité faciale est de nouveau en vogue chez les jeunes, qui redécouvrent le plaisir de se faire tailler les poils. Car, pour être branchée, une barbe se doit d’être entretenue. Mieux, bichonnée. Pour la plus grande joie de certains coiffeurs, qui ressortent les coupe-choux de la malle aux souvenirs.
Gestes ancestraux
«Je m’y suis mis voici une année pour rendre service à quelques papys qui n’arrivaient plus à se raser tout seul», témoigne David Guery, patron du salon New-Hand à Carouge, qui ne s’attendait pas à être rattrapé par ce phénomène de mode. «Parmi ma clientèle, il y a beaucoup de jeunes, qui veulent découvrir ces gestes ancestraux, mais aussi des personnes plus âgées, ravies de pouvoir à nouveau se faire raser à l’ancienne», confie-t-il, tout en installant un quidam sur un fauteuil de barbier vintage, inclinable à volonté, qu’il a déniché sur internet. Une véritable antiquité.
Un soin mousseux
Pour un rasage à l’ancienne, il faut compter une bonne demi-heure. «La finalité, c’est de passer un moment agréable, comme si c’était un soin de beauté», certifie cet artiste de la lame, qui l’aiguise sur un cuir à rasoir d’époque, au look farouchement rétro.
Du coup, face à la demande croissante, la profession se renouvelle. Même si tous les coiffeurs ne sont pas barbiers à la base. «Lorsque j’ai fait mon apprentissage, il y a 30 ans, l’entretien de la barbe faisait encore partie du diplôme, mais cette discipline n’est plus enseignée», conclut David Guery, en dépliant son rasoir-couteau. Attention, ça va glisser…
Salon New-Head, 20 bd des Promenades à Carouge. Tél : 022/343 30 00. Rasage à l’ancienne: 20 fr.