Les vols fleurissent dans les cimetières

INCIVILITÉS • Avec la belle saison, des arrangements floraux disparaissent ou sont déplacés sur d’autres tombes… Familles en peine.

  • Plaques commémoratives, fleurs et autres arrangements disparaissent ou sont déplacés d’une urne, voire d’une tombe à l’autre. STéPHANE CHOLLET

    Plaques commémoratives, fleurs et autres arrangements disparaissent ou sont déplacés d’une urne, voire d’une tombe à l’autre. STéPHANE CHOLLET

  • Plaques commémoratives, fleurs et autres arrangements disparaissent ou sont déplacés d’une urne, voire d’une tombe à l’autre. STéPHANE CHOLLET

    Plaques commémoratives, fleurs et autres arrangements disparaissent ou sont déplacés d’une urne, voire d’une tombe à l’autre. STéPHANE CHOLLET

«Quelle tristesse, tout l’arrangement floral que j’avais mis devant l’urne de papa a disparu… Et moi, regardez, il n’y a plus de fleurs sur la tombe de mon épouse, je les ai vues quatre rangées plus loin…» Au cimetière de Thônex, avec l’arrivée des beaux jours, les vols de fleurs deviennent légion: «Nous avons effectivement des doléances, et principalement au Columbarium», reconnaît Lionel Debons, responsable du cimetière de Thônex.

Balcons fleuris

«Des malandrins volent des jolies fleurs pour garnir leurs balcons, voire leurs terrasses à moindres frais», précise Lionel Debons, qui reconnaît cependant qu’il n’y a eu, jusqu’ici, aucun flagrant délit constaté. «Ces vols ou les déplacements d’arrangements floraux d’une tombe à l’autre, se font essentiellement de nuit», rappelle-t-il encore. Et Philippe Guex, secrétaire général à la mairie de Thônex d’appuyer: «Nous avons bien un agent de sécurité qui fait des rondes nocturnes dans la commune et qui a un œil sur le cimetière pourtant fermé à clé la nuit. Malgré tout, les vols continuent. Mais vous savez, il n’y a pas que chez nous, tous les cimetières du canton subissent ces incivilités printanières. Même les arrangements floraux devant la mairie disparaissent à cette saison!»

Ville de Genève

En Ville de Genève, on constate en effet les mêmes doléances à Saint-Georges, Châtelaine, Plainpalais ou Petit-Saconnex. Dans ces quatre cimetières, il est fréquent que des familles s’indignent oralement auprès des jardiniers. «J’avais mis une plaque commémorative sur l’urne de mon épouse et je l’ai retrouvée cassée, les roses étaient carrément arrachées… sanglote Henri, alerte octogénaire. Des responsables à Saint-Georges m’ont fait savoir que certaines incivilités pourraient être dues à des fêtes improvisées autour des urnes et tombes… Bref, des jeunes qui font la bamboula là où ils ne dérangent pas!»

La faute au vent?

Le Département de la cohésion sociale (DCS) tempère de son côté l’ampleur de ces incivilités: «Nous n’avons pas, ou alors très peu de remarques du public à ce sujet, précise Manuelle Pasquali, chargée de communication au DCS. Et notre personnel n’a pas constaté d’incivilités.» Et de relativiser: «Dans les quelques cas où des arrangements seraient abîmés, il est très difficile d’affirmer que c’est le fait des hommes et pas des forces de la nature, en cas de vent notamment. »