Mercredi: «Elèves crevés»

ÉVALUATION • Deux ans après son instauration, l’école le mercredi matin va faire l’objet d’un premier bilan. En jeu: l’organisation de la réforme mais aussi la fatigue des élèves et les économies qu’une suppression générerait.

  • «L’introduction de l’anglais, le renforcement du français, c’est très bien, mais si les élèves dorment en classe, je ne vois pas l’intérêt.» Laurent Vité, président de la SPG. ISTOCK/MEDIAPHOTOS

    «L’introduction de l’anglais, le renforcement du français, c’est très bien, mais si les élèves dorment en classe, je ne vois pas l’intérêt.» Laurent Vité, président de la SPG. ISTOCK/MEDIAPHOTOS

  • «L’introduction de l’anglais, le renforcement du français, c’est très bien, mais si les élèves dorment en classe, je ne vois pas l’intérêt.» Laurent Vité, président de la SPG. ISTOCK/MEDIAPHOTOS

    «L’introduction de l’anglais, le renforcement du français, c’est très bien, mais si les élèves dorment en classe, je ne vois pas l’intérêt.» Laurent Vité, président de la SPG. ISTOCK/MEDIAPHOTOS

  • «L’introduction de l’anglais, le renforcement du français, c’est très bien, mais si les élèves dorment en classe, je ne vois pas l’intérêt.» Laurent Vité, président de la SPG. ISTOCK/MEDIAPHOTOS

    «L’introduction de l’anglais, le renforcement du français, c’est très bien, mais si les élèves dorment en classe, je ne vois pas l’intérêt.» Laurent Vité, président de la SPG. ISTOCK/MEDIAPHOTOS

«L’école le mercredi matin ne sert à rien. Les enseignants constatent tous la fatigue des enfants en classe…» Lancée peu après le rétablissement de la semaine scolaire de 4,5 jours, lors de la rentrée 2014/2015, Non au mercredi matin à l’école, la pétition d’Alexandre Scandurra, père de deux enfants scolarisés dans le canton, a recueilli 1331 signatures. Son auteur, lui, a été entendu par la Commission des pétitions le 22 février. Et maintenant? «J’invite les partis politiques à se positionner sur ce sujet. Ce que l’on fait aujourd’hui compte pour demain», poursuit-il.

Evaluation

«Quand on fait une réforme, on doit d’abord l’évaluer», réagit Anne Emery-Torracinta, conseillère d’Etat en charge du Département de l’instruction publique (DIP). «Cette évaluation est prévue en deux temps, avec un bilan intermédiaire, qui pourrait aboutir rapidement à des ajustements et une seconde évaluation en 2018/2019 quand l’ensemble des élèves aura fait les quatre ans.» Prévu pour avril, le bilan intermédiaire portera sur l’organisation de la réforme mais aussi l’incidence de la fatigue.

Fatigue, fatigue et fatigue

La fatigue, justement. «Sur quelle base peut-on dire que les enfants sont plus fatigués?», questionne Anne Thorel Ruegsegger, la coordinatrice du Groupement genevois des associations de parents d’élèves (GAPP). «Les activités extra-scolaires, c’est très fatigant aussi.»

Président de la Société pédagogique genevoise (SPG), Laurent Vité, lui, «continue de penser que ce n’est pas une bonne idée. L’introduction de l’anglais, le renforcement du français, c’est très bien, mais si les élèves dorment en classe, où est l’intérêt?»

Economies

Reste l’intérêt… économique. «La suppression de l’école le mercredi matin pourrait être une mesure d’économie en 5e et 6e, s’enthousiasme Laurent Vité. En 7e, avec l’introduction de l’anglais, le mercredi matin se justifie peut-être un peu plus…» Pour Anne Thorel Ruegsegger, en revanche, «la pire chose serait de dire que l’on va supprimer l’école le mercredi matin parce que l’on est dans une période de restriction budgétaire. Il faut plutôt se demander si cet argent est utilisé à bon escient.» Premiers éléments de réponse dans le courant du mois d’avril.