Pas de chèque en blanc pour le Conseil fédéral

  • Billag logo

    Billag logo

BILLAG • On l’aime bien notre radio romande, autant que notre télévision cela va sans dire! Cela ne nous empêche pas de les critiquer et de souhaiter une amélioration des programmes et, surtout, une diversification. Certaines émissions nous sortent par les oreilles, on a parfois l’impression qu’on les entend depuis des dizaines d’années. Il y aurait sans doute des changements à faire, mais rien ne nous garantit que la nouvelle loi, si elle est acceptée, y fera quoi que ce soit. Et, de là à accepter de voter en faveur de la nouvelle loi sur laquelle nous devons nous prononcer le 14 juin prochain, c’est donner un chèque en blanc au Conseil fédéral.

Alors même qu’on nous annonce une baisse immédiate de quelques francs de la redevance audiovisuelle de réception de radio et de télévision en Suisse, le Conseil fédéral pourra se rattraper très vite en augmentant cette redevance à sa guise, sans aucune possibilité de recours ni de référendum pour le peuple qui, une fois encore, sera le dindon de la farce et le cochon de payeur. A l’avenir beaucoup de personnes paieront deux fois leur taxe. Une fois à titre privé et une seconde fois pour leur entreprise.

Mais ce qui me gêne particulièrement en ma qualité d’éditeur de journaux, c’est la concurrence effrénée que fait la télévision à la presse écrite, déjà en grande difficulté face à internet et aux nombreux changements apportés par la nouvelle génération «presse petits boutons» comme l’a si bien nommée le philosophe Michel Serre. Car non seulement la TV est un concurrent important de la presse écrite mais elle se permet, en plus, de faire du dumping en cassant les prix et en offrant de l’espace gratuit à profusion. Cela n’est pas acceptable et s’apparente à de la concurrence déloyale.

Car du moment qu’elle est très fortement subventionnée, la télévision ne joue pas sur la même longueur d’ondes que la presse écrite qui elle doit se débrouiller seule, sans la manne fédérale. Ne devrait-on pas purement et simplement interdire la publicité à la télévision et au moins la limiter. La France, qu’on peut pour une fois prendre en exemple, a su le faire sur les chaînes publiques. Pour notre plus grand plaisir!