Près de 9000 voleurs à l’étalage fichés

DÉLINQUANCE • Les magasins se protègent face aux bandes organisées qui pillent les produits de luxe.

  • L’objet volé est mis dans un sac tapissé d’alu afin de déjouer les portiques de sécurité. DR

    L’objet volé est mis dans un sac tapissé d’alu afin de déjouer les portiques de sécurité. DR

  • Individu n° 1 se dirige vers les cabines hommes avec une partie des costumes, pendant que n°2 prend le reste des costumes tout en tenant sa valise rouge avec lui

    Individu n° 1 se dirige vers les cabines hommes avec une partie des costumes, pendant que n°2 prend le reste des costumes tout en tenant sa valise rouge avec lui

  • ndividu n°1 fait le guet pendant que n°2 est en cabine pour charger les costumes dans sa valise rouge

    ndividu n°1 fait le guet pendant que n°2 est en cabine pour charger les costumes dans sa valise rouge

  • Individu n°2 sort des cabines avec sa valise rouge dans laquelle il a chargé les costumes

    Individu n°2 sort des cabines avec sa valise rouge dans laquelle il a chargé les costumes

«Ils viennent notamment de Marseille, Lyon et aussi de Mongolie pour piller nos magasins. Ces bandes organisées dans le vol des produits de luxe ont particulièrement sévi en novembre!», révèle Christian Python, patron de Python Sécurité, spécialisée dans la surveillance des commerces du centre-ville. En dix ans, ce spécialiste de la sécurité a déjà constitué un véritable fichier romand des voleurs à l’étalage. A l’heure actuelle, celui-ci compte 9000 personnes. «Rien qu’en novembre à Genève, nous avons intercepté dans les magasins du centre ville 104 voleurs!»

«Les voleurs frappent de tous côtés, avec pour corollaire, parfois, la violence», détaille Christian Python. Pour se protéger, les grandes enseignes engagent des «détectives de magasins» (lire encadré ci-contre). «Les malandrins sont malins, poursuit Christian Python. Dans la plupart des cas, ils essayent de d’éviter de voler plus de 300 francs pour éviter le pénal. En revanche, le voleur sera fiché par nos soins et interdit de magasin. Notre fichier est reconnu par le préposé fédéral de la protection des données à Berne depuis 2004.» Ce fichage des voleurs à l’étalage permet d’échanger des informations entre les grandes et petites enseignes et surtout les divers partenaires. «Et de déposer plainte pour violation de domicile en cas de récidive, justement grace à notre fichier,» tient encore à préciser Christian Python. Mais quels sont les objets prisés par les voleurs? «Les produits de luxe, les sacs de marques, bottes, parfums, spiritueux, articles électroniques», détaille Christian Python. Et de relever: «L’imagination des voleurs va souvent au-delà de ce que l’on peut penser. Ils inventent (utilisent) tous les jours des techniques différentes de roublardise, comme des fausses crises d’épilepsie!» Force est de constater qu’aujourd’hui, on est loin de l’image d’Epinal du voleur de pommes.…

Sécurité renforcée pendant les Fêtes

Selon la Fédération du commerce genevois (FCG), depuis que les grands magasins et la police se sont unis – un groupe de travail a été constitué entre les grandes enseignes, leur sécurité et la police – pour se protéger et partager des informations, la sécurité a été renforcée. «La police cantonale a mis en place un dispositif pour la période des fêtes de fin d’année, rappelle Isabelle Fatton, secrétaire patronale de la FCG. Celui-ci vise à augmenter la visibilité des forces de l’ordre autour des commerces au centre-ville afin de lutter contre les délits tel que vols à la tire.» Et d’appuyer: «Nous avons désormais une visibilité sécuritaire avec la présence accrue d’agents, ceci en plus des rondes policières.»