«Promoédition SA» n’évitera pas la faillite

PRESSE • Plombée par les dettes, la société d’édition ne verra probablement pas son sursis prolongé par la justice. «Employés et titres seront en partie sauvés», affirme l’éditeur qui dit vouloir assumer ses responsabilités.

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«Sans préjuger des décisions du Tribunal de première instance, les conditions ne sont plus remplies pour que le sursis concordataire accordé à Promoédition SA, qui arrive à échéance le 14 novembre 2016, soit prolongé», regrette Roland Ray, président et directeur de la société qui édite une dizaine de magazines en Suisse romande. Conséquence, la société sera, très probablement, mise en faillite. Que vont devenir employés et titres?

Salaires impayés

«D’abord, je tiens à préciser que j’ai réussi mon pari à 50%», plaide Roland Ray. «La partie ratée, c’est que je n’ai pas réussi à convaincre qu’un concordat était réalisable. Dont acte. Côté réussite, la continuité des activités va se faire via Quorum SA, société dont je suis administrateur. Cela me permet de sauver 12 postes de travail à plein temps. Autrement dit, sur 17 employés, 14 continuent. Tous savent les difficultés du groupe puisqu’ils les vivent au quotidien depuis près de 16 mois.» Selon nos informations, certains employés n’ont pas reçu de salaire depuis le début de l’été.

Accords et désaccords

Malgré une sérieuse crise de liquidités, Roland Ray dit vouloir assumer au mieux ses responsabilités financières. «Je souhaite trouver un accord avec mes créanciers. Accords personnels et pas d’entreprise», précise-t-il aussitôt. Des négociations qui s’annoncent rudes. Selon des extraits des offices de poursuites, les factures en souffrance dépassent en effet largement le million et demi de francs. Pas certain que les créanciers, dont l’AVS et l’Office cantonal des assurances sociales, l’entendent de la même oreille que le patron de presse. D’autant que la dette serait bien plus lourde en prenant en compte les impayés liés aux frais d’impression et de distribution des magazines.

Rumeurs

Côté futur des titres et publications, l’éditeur veut couper court aux rumeurs. «Nous allons nous appuyer sur les titres porteurs que sont notamment Elle (Suisse), Paris Match (Suisse), babymag.ch, Le Cafetier, Avant Première. L’avenir de l’Année Horlogère Suisse et Affaires publiques est en discussion. La quasi-totalité des autres titres sera abandonnée car le business plan est dépassé. Ceci donne tout de même un business modèle de 2,5 millions de francs par an. Avec une forte accentuation sur le digital.»

Reste encore à régler la question des locaux, sis à la rue des Bains. «Aujourd’hui, j’occupe une surface de 500 mètres carrés pour 14 personnes. Il est clair que je vais devoir réduire à environ 180-200 mètres carrés», admet Roland Ray. Un patron dans la tourmente mais qui, avec les mesures prises, espère bien redresser la barre. Pour mémoire, son groupe générait, dans les années 90, un chiffre d’affaires de plus de 20 millions de francs par an.