Querelle de clocher à Carouge

LA PROVVIDENZA • Réduction du nombre de messes et sœurs franciscaines sur le départ, la restructuration de la Mission catholique italienne suscite émoi et grogne.

  • La Mission catholique italienne à Carouge. DR

    La Mission catholique italienne à Carouge. DR

Une sérieuse polémique secoue la Mission catholique italienne à Carouge. «Ce qui me désole au plus haut point, c’est que les responsables de La Provvidenza rompent leur engagement pastoral en supprimant les messes du mardi, jeudi, samedi et dimanche soir. Le tout pour d’obscures réformes et sans avertir les principaux intéressés», s’indigne l’abbé Claude Pauli. Qui poursuit: «Deux religieuses de la Communauté des Sœurs franciscaines, très impliquées dans la vie de la communauté catholique de Carouge, ont jusqu’à fin août pour faire leurs bagages. Tout cela est inacceptable autant sur le fond que sur la forme. Historiquement, je rappelle que la Mission catholique italienne de Genève est née à Carouge. C’est dans la Cité sarde que se ressource, depuis plus d’un siècle, la communauté catholique italienne. Quels que soient les enjeux, il est donc essentiel que La Provvidenza reste un lieu de culte. Avec d’autres abbés, nous nous sommes d’ailleurs engagés à poursuivre les messes du mardi et jeudi soir.»

Recentrage

Des craintes de démantèlement que nuance le Père Luciano Cocco, responsable de l’institution de la rue Jacques-Dalphin. «Nous allons en effet réduire les activités pastorales à La Provvidenza», reconnaît-il. «Dès la fin du mois d’août, celles-ci seront concentrées à notre siège principal aux Eaux-Vives», explique-t-il. Avant de préciser: «Mais la messe du dimanche à 10 heures sera maintenue à Carouge. Il ne s’agit donc pas d’une fermeture de La Provvidenza, comme certains le prétendent, mais uniquement d’un recentrage de nos activités. Quant aux deux religieuses, elles ont été rappelées en Italie par la mère générale de la Communauté des Sœurs franciscaines. Tous ces changements seront communiqués à nos paroissiens dans notre prochain journal, à paraître le 10 juillet. Malgré les difficultés qui nous attendent, nous espérons que ce recentrage soit aussi une opportunité pour donner un nouveau souffle à l’ensemble de notre communauté».

Un nouvel élan et une réduction drastique du nombre de messes qui ne passent pas à la mairie de Carouge. «En tant qu’autorité politique, et conformément à la séparation entre Etat et Église, nous ne pouvons pas prendre position», explique Stéphanie Lammar, maire socialiste de la commune. «Cela dit, je constate que la population carougeoise, et particulièrement la communauté italienne, est très attachée à cette institution et appréciait les horaires tardifs des messes le samedi et le dimanche.» Parmi les paroissiens, certains n’hésitent pas à parler de véritable trahison. Pour l’heure, ils s’en remettent à «La Providence» pour calmer les esprits. Et, surtout, mettre un terme, au plus vite et dans le seul intérêt de la communauté, à cette querelle de clocher dont on n’a pas fini de parler à Carouge.