Taxis des stars: fronde contre l’aéroport

MOBILITÉ • Alors que les départs en vacances se multiplient, les embouteillages autour du chantier colossal de l’Aéroport aussi. Les membres de l’Automobile club de Suisse (ACS) grognent.

  • C’est la gabegie pour les taxis à l’Aéroport. DR

    C’est la gabegie pour les taxis à l’Aéroport. DR

«Pour chaque jour de retard sur le chantier de l’aéroport, je perds de l’argent!» Florian Vetsch, membre du comité de l’Automobile club de suisse (ACS) et chauffeur des stars, est en colère. Habitué de la zone VIP, qui a dû être supprimée pour les besoins des travaux, il ne peut plus venir chercher ses clients haut de gamme dans les meilleures conditions. «J’ai deux choix: me résoudre à me garer au deuxième sous-sol du parking, ce qui ne fait pas du tout sérieux pour des artistes de renommée mondiale, ou passer les prendre au dépôt rapide, une manœuvre qui ne fonctionne qu’une fois sur deux. J’ai d’ailleurs des clients habituels qui m’ont déjà signalé qu’ils préféraient passer par Zurich pour ces raisons.»

Trafic perturbé

Pour René Desbaillets, président de l’ACS, le problème majeur du chantier se situe au niveau du trafic: «Il faut désormais partir au moins deux heures avant son vol pour être certain de l’avoir, s’indigne-t-il. La circulation autour de la zone devient particulièrement infernale aux heures de pointe, avec des colonnes remontant jusqu’à l’autoroute. C’est un désordre total!» Et de préciser: «Nous n’envisageons pas des solutions pour le moment, mais nous avons déjà interpellé l’Aéroport à plusieurs reprises en espérant que des mesures immédiates soient prises.»

Aéroport amélioré

Du côté de la direction de l’Aéroport, qui gère le chantier depuis 2012, les critiques de l’ACS ont du mal à passer. «Notre chantier est conçu en 17 phases qui s’enchaînent pour nous permettre de mener le projet à bien, tout en limitant les inévitables désagréments engendrés par ces travaux titanesques, comme le bruit, la poussière ou le changement des accès, précise Bertrand Stämpfli, porte-parole de l’institution. A chacune des phases, des accès ont dû être modifiés pour les différents usagers, les arrêts déplacés, la signalétique changée... Cela dit, les principaux utilisateurs de la plate-forme et des parkings ont été avisés des changements. Les phases les plus critiques ont toujours été avancées ou reculées pour ne jamais coïncider avec les pics.» D’autres améliorations sont soulignées: «Les limousines disposent aujourd’hui de 14 places alors qu’il n’y en avait qu’une avant les travaux», relève Bertrand Stämpfli.

Un discours qui ne satisfait pas les plaignants: «C’est une honte pour l’image de notre ville», martèlent-t-ils de concert.