Téléphonie: attention aux arnaques!

CONSOMMATION • La Fédération romande des consommateurs a déposé plainte contre une société.

  • ISTOCK/DIEGO CERVO

    ISTOCK/DIEGO CERVO

CONSOMMATION - Marianne* est sous le choc. Agée de 80 printemps, la Genevoise se souviendra longtemps de sa mésaventure avec une société de téléphonie Talk Talk. «Je n’ai toujours rien compris», avoue-t-elle très gênée. Le 25 juillet, elle aurait répondu par l’affirmative à une de leurs offres alléchantes qui lui promet de payer moitié prix ses conversations. Elle ne se rappelle avoir dit «oui». Trop tard, le contrat oral est passé. Elle a beau le dénoncer à deux reprises par téléphone, la machine est en marche. Résiliation de son abonnement chez Swisscom - pas de son numéro - et un code à entrer pour tout nouvel appel extérieur. En outre, Talk Talk lui assure que ce n’est pas elle qui l’a conclu, mais son mari. Puisque tout est enregistré, on lui dit en avoir la preuve. Et Marianne d’ajouter: «Ce n’était pas sa voix, j’étais outrée!»

«Trucage» révélé

Cette aventure ne date malheureusement pas d’hier. D’autres personnes se sont plaintes de ces méthodes plutôt «agressives». La Télévision suisse romande avait, dans une de ses émissions d’A Bon Entendeur en 2012, dénoncé de tels procédés et prouver le «trucage» d’un enregistrement via un de leurs opérateurs du son. Apparemment, Marianne en a aussi été victime. Renseignements pris auprès de Talk Talk, l’heure est au démenti formeil de telles accusations: «Nous ne manipulons pas les enregistrements des contrats oraux, note Karl Steinke. Notre société est active en Suisse depuis 1999 et nous avons de nombreux clients satisfaits.» Au début de notre conversation, notre interlocuteur nous donne même la date de naissance de Marianne. Est-ce à dire que le public visé de cette société ne serait que des aînés? Réponse de l’intéressé: «Pas du tout. Nous sommes bien conscients des difficultés qu’elles ont à comprendre la complexité de la technologie actuelle des télécommunications.»

Plainte pénale pendante

Autre son de cloche du côté de la Fédération romande des consommateurs : «Les personnes âgées sont bien la cible de ces société de téléphonie, même celles qui ont inséré l’astérisque dans l’annuaire téléphonique pour ne recevoir aucun appel de ce type», explique Valérie Muster, responsable de permanence. Avant de lancer: «Nous avons déposé plainte pénale contre Talk Talk le 30 août 2013 pour pratique déloyale. Genève l’a transférée à Zoug, siège social de la société.» Renseignements pris auprès des Services publics pénaux de Zoug, nous avons appris à la FRC que: «le Ministère public a condamné Talk Talk pour non respect de l’astérisque, mais la société a fait recours, explique son porte-parole Marcel Schlatter. La décision n’étant pas rentrée en force, ce sera au tribunal de trancher.» SJ