Traversée du lac: «Un projet dépassé»

VOTATION • Un collectif associatif combat le projet de bouclement autoroutier lacustre qu’il juge inabordable et catastrophique pour l’environnement.

  • Pour le collectif, les alternatives ne manquent pas. GIM

    Pour le collectif, les alternatives ne manquent pas. GIM

«Au bas mot, il faudra débourser 5 milliards pour empirer le trafic et la pollution», résume le député Thomas Wenger, président de l’Association transports et environnement (ATE). «Genève n’a pas les moyens de s’offrir cette grande traversée du lac. D’autant que la Confédération ne financera rien ou très peu», précise-t-il au nom d’un comité associatif qui s’oppose vertement au projet d’un bouclement autoroutier lacustre, soumis au vote le 5 juin (lire GHI du 12 mai). «L’Office fédéral des routes considère la traversée du lac comme un projet genevois qui ne concerne que les Genevois. Pour entrer en matière, il exige au préalable que la rive gauche soit densifiée. A Berne, on parle notamment de 50’000 nouveaux habitants. On est loin du compte.»

Catastrophe

Côté financement, le député socialiste balaie également l’idée d’un partenariat public-privé: «Les bailleurs de fonds privés ne sont pas des philanthropes. Ils visent un retour sur investissement, par un péage notamment. Expliquez-moi pourquoi les automobilistes payeraient un bout d’autoroute à Genève et nulle part ailleurs en Suisse…», questionne encore Thomas Wenger. De leur côté, d’autres membres du collectif attachés à la mobilité douce et à l’environnement mettent en garde sur les baisses de circulation promises et les retombées écologiques. «Une traversée Vengeron – Pointe à la Bise ne réduirait presque pas le trafic au centre-ville. Les emplois et activités étant concentrés au centre», affirment-ils. Avant de s’en prendre à l’impact écologique du tracé. «Il est catastrophique sur des zones d’importance nationale et internationale comme Pointe à la Bise, unique réserve lacustre du canton qui abrite de nombreux oiseaux et batraciens, et d’autres milieux sensibles comme le marais de Roelbeau et la plaine de la Haute-Seymaz.»

Alternatives

Pour le collectif, il est finalement important de souligner que les alternatives au projet existent. «Le meilleur moyen de désengorger le centre-ville et les routes périphériques, c’est le développement des transports publics (RER Léman express, trams) et l’encouragement à la mobilité cycliste et piétonne», plaident-ils d’une seule voix.