Une BD satirique pique le CEVA

BANDE DESSINéE • «Super CEVA dans la ville» dénonce les errances de la liaison ferroviaire Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse. Décapant.

  • Tirée à 3000 exemplaires, la BD «Super CEVA dans la ville» va faire du bruit. SIMON TSCHOPP

    Tirée à 3000 exemplaires, la BD «Super CEVA dans la ville» va faire du bruit. SIMON TSCHOPP

  • Tirée à 3000 exemplaires, la BD «Super CEVA dans la ville» va faire du bruit. SIMON TSCHOPP

    Tirée à 3000 exemplaires, la BD «Super CEVA dans la ville» va faire du bruit. SIMON TSCHOPP

Une épine, ce n’est presque rien mais cela pique. Eh! bien, «Super CEVA dans la ville», la BD de l’Association pour une meilleure mobilité franco-genevoise (AMMFG) est une épine dans le pied de la liaison Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse.

«Nous vivons dans un monde où la population ne s’intéresse plus à grand-chose si ce n’est pas immédiatement accessible. Aujourd’hui, les gens veulent de l’argent et des loisirs.» Voilà comment Wolfgang Peter, président de l’AMMFG explique le choix de cette publication.

Un travail de 15 mois, qui aura coûté une énergie énorme. Mais au final, les membres de l’association sont fiers de leur bébé. Illustrée par le dessinateur genevois Simon Tschopp, la BD de 64 pages aborde le CEVA par différents prismes (historique, mobilité, bouchons, surcoûts, atteintes environnementales, relations transfrontalières...).

Promesses non oubliées

«Ce n’est pas une BD purement comique à la Gaston Lagaffe, que j’adore, ici il y a un message», plaide Wolfgang Peter. Une «conviction idéologique» même, par-delà le message. «Je constate que l’on trompe allègrement les citoyens avec des promesses, sachant que les gens oublient. J’ai voulu me révolter contre cela et rappeler ce qui avait été promis.»

Ainsi, le coût du CEVA cristallise le courroux de l’association. De 941 millions de francs à l’origine, il est passé à 1,472 milliard et même 1,767 milliard selon les estimations actuelles. «Il reste quatre ans et demi de chantier, sûr qu’il y aura encore des surcoûts et que l’on finira au-delà des deux milliards», juge Wolfgang Peter.

Alors, la cause est perdue? Qu’importe, la BD aborde de façon ludique un sujet de fond. Elle rappelle surtout que malgré le caractère inéluctable du CEVA, l’Observatoire est toujours présent, et qu’il entend bien jouer son rôle d’épine.

«Super CEVA dans la ville», disponible à compter du 25 novembre au prix de 10 francs, à Genève et Nyon, dans les librairies Payot (Cornavin, Rive gauche, Centre La Combe) ainsi que dans les kiosques Naville.