Urgences psychiatriques: les HUG sous pression

SANTé • Avec 7000 cas traités chaque année, les structures d’accueil psychiatrique des Hôpitaux Universitaires de Genève ne désemplissent pas. Pire, les consultations augmentent.

  • Les urgences psychiatriques font face à une hausse des consultations. DR

    Les urgences psychiatriques font face à une hausse des consultations. DR

Comment faire face aux urgences psychiatriques quand on travaille en flux tendu? Cette question, les HUG se la posent tous les jours. Dotés de 21 lits à l’Unité d’observation et de 4 chambres sécurisées en cas d’agitation psychomotrice, ils doivent faire face à une hausse continue des cas traités comme le précise leur porte-parole, Nicolas de Saussure: «Aux urgences psychiatriques le nombre de consultations, toutes crises confondues, est en augmentation chaque année d’environ 4%. En 2016, 7000 cas ont été traités».

En fonction des besoins

A cause de cette surcharge de travail, doit-on craindre que des personnes nécessitant une hospitalisation soient renvoyées chez elles? Le responsable médias balaie cette hypothèse: «Un patient nécessitant une hospitalisation psychiatrique n’est jamais renvoyé à son domicile en raison d’une absence de places. L’orientation des soins de post crise est faite en fonction des besoins individuels. Il peut s’agir d’une hospitalisation à Belle-Idée ou dans le pavillon hospitalier du Service de psychiatrie de liaison et d’intervention de crise (SPLIC) ou dans le dispositif de crise du Centre ambulatoire de psychiatrie et de psychothérapie de l’âgé (CAPPA) ou encore d’un retour à domicile avec suivi chez le médecin traitant.»

Nuit cauchemardesque

Sofia*, une trentenaire habitant le canton, ne tient cependant pas le même discours rassurant. Elle est convaincue que le manque de lits est à l’origine de sa mésaventure. En janvier, alors qu’elle était en pleine crise de paranoïa sévère, les urgences psychiatriques des HUG ont estimé que son cas ne nécessitait pas une hospitalisation en urgence. «Ils m’ont dit qu’il n’y avait pas de place pour me garder en observation. Ils m’ont renvoyée à la maison, finalement je suis allée chez une copine. Cette dernière a aussi été choquée par ce qui m’est arrivé. C’est tout simplement scandaleux!»

Grosse déception

Consciente des impératifs des services d’urgence, Sofia n’en reste pas moins profondément déçue: «Je me suis retrouvée seule à devoir gérer une situation extrêmement compliquée. Je me demande ce qui serait arrivé si mon amie n’avait pas été là?» Une question à laquelle, patients et médecins n’apportent à l’évidence pas toujours la même réponse…

*nom d’emprunt connu de la rédaction