2014, année record pour les pompiers

- Pour la première fois, le Service d’incendie et de secours tire un bilan de son action.
- En résumé, 2014 a été une année particulièrement chaude pour les hommes du feu.
- Interview du magistrat Guillaume Barazzone, patron des pompiers. Et fier de l’être.

  • 2014, année record pour les pompiers

    2014, année record pour les pompiers

  • Les hommes du feu en action, le mardi 7 avril. L’auberge-restaurant «La Maison d’Arare» à Plan-les Ouates est en proie aux flammes. SIS/VILLE DE GENèVE

    Les hommes du feu en action, le mardi 7 avril. L’auberge-restaurant «La Maison d’Arare» à Plan-les Ouates est en proie aux flammes. SIS/VILLE DE GENèVE

«Nous avons pompé des centaines de litres de produits chimiques pour éviter une pollution»

Nicolas Schumacher, commandant du Service d’incendie et de secours (SIS)

L’année 2014 a été particulièrement chaude pour le Service d’incendie et de secours (SIS). A Onex, aux Contamines, au centre de requérants des Tattes à Vernier, dans un centre de déchets chimiques à Avully. Sans compter les nombreux feux de caves, poubelles, cellules à Champ-Dollon ou encore les interventions après des accidents de la circulation ou des fuites d’acide chlorydrique. Au total, près de 251’000 appels ont retenti au 118… Il y a eu environ 8890 interventions, soit 5000 de plus qu’il y a 10 ans!

Lutter contre les catastrophes

«La typologie du métier a aussi évolué», appuie le commandant major Nicolas Schumacher du SIS. «Les pompiers ne luttent pas seulement contre le feu. Nous sommes aussi formés pour les sauvetages en lac et en rivières, pour lutter contre les catastrophes nucléaires, radiologiques et chimiques. Ces interventions, appelées NRBC (nucléaires, radiologiques, bactériologiques, chimiques), sont devenues légion et demandent une formation accrue et plus pointue», précise-t-il. Le dernier gros sinistre NRBC remonte à l’été 2014 à Avully. Une ancienne usine désaffectée a dû être décontaminée en trois semaines et ceci 24 heures sur 24. «Nous avons dû pomper des centaines de litres de produits chimiques pour éviter une pollution dans le Rhône», se souvient Nicolas Schumacher.

Opérations délicates

Ainsi, mi-août, plusieurs centaines de conteneurs de produits chimiques ont été transférés au centre de traitement des déchets spéciaux (CTDS), sur le site des Cheneviers, où ils ont été éliminés en toute sécurité. «L’intégrité des pompiers était en danger, rappelle Nicolas Schumacher. Imaginez! En trois semaines, nous avons évacué 250 fois plus de produits dangereux par rapport au travail d’une année!» Il rappelle que le SIS a été épaulé dans cette vaste opération par la police cantonale, son homologue lausannois ainsi que par l’armée.

Et la liste des opérations délicates ne s’arrête pas à Avully. En janvier 2014, après de grandes rafales de vent, les hommes du feu ont dû aussi gérer l’effondrement de la toiture d’une école à Veyrier. Il y a eu aussi l’accident chimique dans la piscine de l’école de Perly-Certoux où il a fallu évacuer de l’acide chlorhydrique. Même topo en juin à Thônex. Des opérations très pointues, notamment lorsqu’il s’agit de locaux pour enfants. Tout comme les sinistres dans les EMS: celui de Vernier, survenu quelques jours après l’incendie de l’église catholique du Lignon a aussi été, selon des spécialistes de la lutte contre le feu, un travail de très longue haleine.

Appels fréquents

«Le sauvetage des victimes est au centre de notre organisation et notre seule motivation», appuie de son côté Guillaume Barazzone, conseiller administratif chargé de la Sécurité en Ville de Genève et du SIS (lire ci-dessous). Une vocation que le commandant Nicolas Schumacher illustre: «Lors du dernier incendie de traitements des déchets de chantier à la Praille, au mois de mars, le SIS a reçu près de 400 appels de Genevois paniqués. Cette fois-là, une odeur âcre de brûlé a pénétré dans des logements. De Bernex à Lancy, en passant par Carouge ou les Charmilles, de nombreux locataires étaient persuadés que le feu couvait dans leur domicile. Il a fallu les rassurer», explique Nicolas Schumacher. Avant de conclure, avec un brin de fierté: «Courage et dévouement. Ces deux mots résument bien notre mission au service de la population».

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