Concerts: place au billet anti-marché noir

«Live Music Production» lance les billets de concerts nominatifs à grande échelle. Une première! Objectif? Couper l’herbe sous le pied des revendeurs. Les fans de Metallica seront les premiers à tester le dispositif, en avril 2018, à Palexpo.

  • Michael Drieberg, directeur de Live Music Production, prend des mesures drastiques contre le marché noir. JOSEPH CARLUCCI Michael Drieberg (ci-contre), fera figurer nom et prénom de l’acheteur sur les billets du concert de Metallica. DR

    Michael Drieberg, directeur de Live Music Production, prend des mesures drastiques contre le marché noir. JOSEPH CARLUCCI Michael Drieberg (ci-contre), fera figurer nom et prénom de l’acheteur sur les billets du concert de Metallica. DR

  • Michael Drieberg, directeur de Live Music Production, prend des mesures drastiques contre le marché noir. JOSEPH CARLUCCI Michael Drieberg (ci-contre), fera figurer nom et prénom de l’acheteur sur les billets du concert de Metallica. DR

    Michael Drieberg, directeur de Live Music Production, prend des mesures drastiques contre le marché noir. JOSEPH CARLUCCI Michael Drieberg (ci-contre), fera figurer nom et prénom de l’acheteur sur les billets du concert de Metallica. DR

  • Michael Drieberg, directeur de Live Music Production, prend des mesures drastiques contre le marché noir. JOSEPH CARLUCCI Michael Drieberg (ci-contre), fera figurer nom et prénom de l’acheteur sur les billets du concert de Metallica. DR

    Michael Drieberg, directeur de Live Music Production, prend des mesures drastiques contre le marché noir. JOSEPH CARLUCCI Michael Drieberg (ci-contre), fera figurer nom et prénom de l’acheteur sur les billets du concert de Metallica. DR

«Tous les tickets pour le concert de Metallica, sans exception, seront nominatifs. C’est la première fois que l’on testera ce type de billets sur un aussi grand nombre d’entrées et sur l’intégralité de la billeterie», révèle Michael Drieberg, directeur de Live Music Production (LMP). L’organisateur d’événements explique, non sans fierté, le système mis en place pour le concert événement du légendaire groupe de rock, prévu le 11 avril 2018 à Palexpo. «Un show qui s’annonce comme le plus grand concert indoors de Suisse avec déjà plus de 18’000 billets vendus et 20’000 espérés», se réjouit le producteur.

Marché gris

A l’origine de son initiative? La lutte contre le marché noir. Ou, plus précisément, le marché gris (lire ci-dessous). Un combat de tous les instants, pour Michael Drieberg, qui fulmine: «C’est hallucinant qu’en Suisse, on refuse de légiférer sur la question, alors qu’on l’a fait en France, en Allemagne ou en Angleterre! Les entrées nominatives sont une parade à l’absence de réglementation, on est obligé de chercher des solutions.»

Privées de moyens d’action sur le plan légal, les sociétés actives dans le monde du spectacle et du divertissement doivent, en effet, résister aux assauts de la concurrence des revendeurs secondaires, particulièrement en ligne. Des sociétés dont le modèle économique repose sur l’achat de billets aux organisateurs officiels qui sont ensuite revendus sur leurs plateformes... A des prix prohibitifs.

Tentatives

Bonne nouvelle. Le billet nominatif ça marche! Autant pour le Gurtenfestival, à Berne, dont 95% des billets ont été validés l’été dernier, lors de sa première tentative d’entrées nominatives (lire ci-dessous) que pour Live Music Production. Sur l’une des plateformes de revente en ligne les plus courues, on ne trouvait, le 15 avril au matin, que 4 billets pour le show de Metallica, signe que le système semble porter ses fruits.

Quant à savoir si l’ensemble des détenteurs de billets les auront acquis par voie officielle, le soir du concert, Michael Drieberg reste philosophe: «Pour les places debout, nous avons systématiquement vérifié nom et prénom de l’acheteur. Pour les packs plus chers, adresse et données de cartes de crédit ont également été examinées.» Et d’ajouter: «Sur les 20’000 personnes attendues, on ne pourra pas contrôler tout le monde. Mais tout fan est susceptible de l’être. On attend les résultats avant de reconduire la démarche.» Se dirige-t-on vers un avenir moins noir pour les artistes et les ayants droits? Les premiers éléments de réponse semblent encourageants.

Zone grise

En Suisse, une distinction est opérée entre marché noir et marché gris. Le marché noir, qui consiste à mettre en vente par des canaux non officiels, des biens illicites (DVDs piratés par exemple), est prohibé par la loi. En revanche, le marché gris, est autorisé sur le principe de la liberté de commerce. C’est de ce marché-ci que souffrent les organisateurs d’événements. Rien n’empêche un acheteur de se procurer un bien licite (ici des billets de concert) pour le revendre, ensuite, à prix gonflé allant jusqu’au quintuple du tarif original, voire plus. Petit hic, les artistes, qui récupèrent 10% du prix de vente officiel de chaque entrée, selon les tarifs fixés par la Loi sur le droit d’auteur (LDA), ne touchent jamais la différence engendrée par la revente au marché gris.

Infos: http://www.smpa.ch/fr/marche-secondaire