Genève rend hommage à ses champions

- La réputation de compétiteurs des Genevois n’est plus à faire.
- Près de 550 sportifs du canton ont remporté un titre national en 2013.
- Une cérémonie leur rend hommage au Centre sportif du Bout-du-Monde, le jeudi 8 mai.

  • C’est la troisième année consécutive que la manifestation est  organisée conjointement par la Ville de Genève, le Canton et l’Association des communes genevoises. PHOTO PRETEXTE /THINKSTOCK

    C’est la troisième année consécutive que la manifestation est organisée conjointement par la Ville de Genève, le Canton et l’Association des communes genevoises. PHOTO PRETEXTE /THINKSTOCK

  • C’est la troisième année consécutive que la manifestation est  organisée conjointement par la Ville de Genève, le Canton et l’Association des communes genevoises. PHOTO PRETEXTE /THINKSTOCK

    C’est la troisième année consécutive que la manifestation est organisée conjointement par la Ville de Genève, le Canton et l’Association des communes genevoises. PHOTO PRETEXTE /THINKSTOCK

«Réussir dans le sport aide à réussir dans la vie»

Roger Servettaz, président de l’Association genevoise des sports

Les autorités cantonales et communales genevoises aiment leurs championnes et champions. Tant au niveau des résultats que de la fréquentation des stades, elles misent sur les athlètes d’élite locaux pour renforcer l’identité cantonale et porter haut les couleurs de Genève. Sans rien révéler de la cérémonie du 8 mai, qui sera retransmise en direct sur Léman Bleu, on peut d’ores et déjà vous dire qu’il y aura du beau monde au Centre sportif du Bout-du-Monde pour rendre hommage aux médaillés 2013.

Modèles pour la relève

A commencer par la nouvelle ministre des Sports Anne Emery-Torracinta. «C’est important de rendre hommage aux sportifs. Ces champions sont un modèle pour les jeunes et la relève», soutient la conseillère d’Etat. Qui poursuit: «Lors du récent quart de finale de Coupe Davis à Palexpo contre le Kazakhstan, j’ai été frappée de voir les jeunes appeler Stan (Wawrinka) et Roger (Federer) comme s’ils étaient des copains de toujours. Pour bien se construire, on a besoin de tels modèles surtout au moment où la société est en pleine mutation».

Graines de star

Cerise sur le gâteau, la posture du héros lors de la 44e cérémonie sera exclusivement dévolue à des athlètes valides et handicapés genevois. Un canton qui compte une densité remarquable de champions. Ils sont en effet près de 550 à avoir remporté un titre national l’an dernier. Et cela dans des disciplines aussi variées que le canoë-kayak, le tir à l’arc, le wakeboard en passant par la natation, le cyclisme, l’aviron, le tennis, la lutte suisse, la gymnastique, le disc golf, le basket, le football américain. Sans oublier, le hockey, la voile, les arts martiaux, le beach-volley et l’athlétisme. Bref, une remarquable diversité et des graines de star qui, grâce à leurs nombreuses médailles, contribuent à faire rayonner Genève et à lui donner une place enviée parmi les cantons leaders dans le sport suisse.

Comme le veut la tradition, toutes les disciplines seront présentées sur un pied d’égalité le 8 mai. En effet, pas de sport roi ou de discipline mineure lors de la cérémonie. Juste des champions suisses, plus ou moins connus et reconnus, qui pourront sortir de l’ombre à l’unisson. Et ils sont nombreux dans le canton à considérer les terrains de sport comme leur résidence secondaire. «L’Association genevoise des sports compte environ 700 à 800 clubs et près de 100’000 à 120’000 sportifs», se réjouit Roger Servettaz, président de l’association depuis 2008. Qui ajoute: «Le sport reste avant tout une école d’éducation. Réussir dans le sport aide à réussir dans la vie».

Cohésion sociale

Une dimension sociale sur laquelle investit activement Sami Kanaan, conseiller administratif en charge du Département municipal de la culture et du sport en Ville de Genève. «Le sport est un formidable outil de santé publique, d’intégration et de cohésion sociale», précise-t-il. «Notre rôle politique consiste aussi à créer des passerelles entre le sport populaire et celui d’élite.» Voir le sport en grand en dépassant les clivages est devenu un travail d’équipe pour les collectivités publiques . «C’est la troisième année consécutive que la manifestation est organisée conjointement par la Ville de Genève, le Canton et l’Association des communes genevoises», pointe ainsi Olivier Mutter, directeur cantonal du Sport. «Pas de guerre de clocher, nous sommes tous réunis autour du sport comme élément fédérateur. En Suisse, le sport se construit essentiellement sur l’initiative privée. Le soutien des collectivités reste subsidiaire», rappelle-t-il. Avant de conclure: «La cérémonie du 8 mai est la reconnaissance symbolique des autorités qui récompensent l’engagement total des champions. Leurs années d’efforts sont reconnues par la collectivité. Cela donne aussi un sens au formidable travail des familles, entraîneurs, amis, associations, fédérations et bénévoles qui doivent se battre pour être reconnus. Sans leurs efforts, il n’y aurait tout simplement pas de champions.»

Handisport: des athlètes comme les autres

GiM • «Le monde sportif du handicap est identique à celui des valides», explique Claudio Alessi, un des fondateurs de l’Association No Difference qui se bat notamment pour l’intégration par les arts martiaux de personnes atteintes de toutes sortes de handicaps. «Les champions s’entraînent très dur. Ils font preuve du même engagement total. Si ce n’est qu’un athlète en situation de handicap doit aussi se surpasser au quotidien pour réaliser les gestes les plus simples comme se déplacer, aller au stade, se changer, s’entraîner. La plus belle des récompenses pour un sportif handicapé, c’est qu’on le traite comme les autres.»

Une volonté de gommer les différences que partage également Anne Emery-Torracinta, conseillère d’Etat en charge du Sport. «Je tiens à ce que, lors de la cérémonie aux championnes et champions du 8 mai, on rende hommage au sport handicap», confie-t-elle. «Ces sportifs ont la même envie de gagner, d’être reconnus. En d’autres termes d’exister que les valides».