«Un élan de générosité s’était déployé autour du club»
Jean-Marie Fleury
«Je suis confiant, une solution est en bonne voie, des investisseurs sont prêts à renflouer le club.» Parole, parole et parole.
Cette rengaine, on l’a entendue de la bouche de M. Quennec pendant près de trois ans. Et pourtant. Une fois de plus, le Servette FC est quasiment en faillite! La Swiss Football League (SFL) ne lui ayant pas accordé sa licence pour la prochaine saison, nul doute que les nombreux créanciers qui patientent depuis des mois, voire des années, n’hésiteront pas, cette fois, à mettre le club en faillite. Après y avoir échappé en 2012, grâce notamment à GHI qui s’était porté au secours du club, cette fois, semble-t-il, pas de sauveur miracle à l’horizon.
Investisseurs éconduits
Certes, GHI n’a pas été le seul à se manifester à l’époque! Un élan de générosité extraordinaire s’était déployé autour du club. Des milliers de personnes avaient versé leur obole, parfois 10 francs seulement, mais souvent plusieurs milliers de francs. Combien? On ne le saura jamais. Comme tout le reste des comptes, qui, sous l’ère Quennec, sont restés systématiquement opaques. Et pourtant, des bonnes volontés il y en a eu! Et aussi des investisseurs qui étaient prêts à mettre des millions dans ce club et qui n’ont malheureusement pas trouvé grâce aux yeux du président.
Raté pour le foot. Dommage!
On ne veut pas ici faire le procès d’un homme qui s’est réellement investi pour le sport à Genève. Il y aura mis tout son cœur et aura réussi son pari pour le hockey. Raté pour le foot, dommage! La pilule est difficile à avaler car en acceptant d’en partager le capital, il y avait moyen de pérenniser ce club. La crédibilité d’Hugh Quennec en prendra un sacré coup. Quant aux conséquences pour le Servette, elles sont bien sûr catastrophiques. Il faudra remettre l’ouvrage sur le métier, recommencer au bas de l’échelle et surtout trouver le kamikaze qui osera se lancer dans une nouvelle aventure. Et que dire des joueurs qui restent sur le carreau, ces jeunes footballeurs magnifiques qui nous ont fait rêver lors de matches fantastiques au cours desquels ils ont tout donné, sans calcul… et sans salaires.
Départ du président
Si nouveau club il y a, il serait important qu’il soit transformé en association à but non lucratif. Ainsi, les autorités tout comme les entreprises genevoises n’auraient plus l’excuse de répondre, lorsqu’on les sollicite, «on ne peut pas mettre notre argent dans une société anonyme». Les autorités, qui se réunissent jeudi 4 juin, doivent choisir (lire ci-dessous). Ou bien trouver le moyen de rembourser les fameux investissements au club pour éviter la faillite, ou ne rien faire et alors je ne vous dis pas, il faudra au moins 8 à 10 ans au Servette FC pour remonter dans l’élite du football suisse. Mais quoi qu’il arrive, tout passe évidemment par le départ du président Quennec et l’ouverture complète des comptes du club. Mais une chose est certaine, sans le Servette, plus besoin du Stade de Genève! Monsieur Hodgers pourra y construire des appartements.