L’afflux imprévu d’élèves plombe le parascolaire

La Ville de Genève est confrontée à une augmentation imprévue de 440 élèves. La cause de ce boom? Essentiellement des familles qui préfèrent vivre en ville. Problème? Les autorités subissent de plein fouet le manque de locaux et d’infrastructures parascolaires.

  • Les communes sont tenues par la Constitution de garantir un accueil parascolaire.

    Les communes sont tenues par la Constitution de garantir un accueil parascolaire.

«La densification nous oblige à restreindre les infrastructures parascolaires»

Isabelle Widmer, cheffe du Service des écoles et des institutions pour l’enfance en Ville de Genève

Près de 440 élèves supplémentaires, soit l’équivalent de 22 classes et presque deux groupes scolaires… C’est l’augmentation aussi inattendue que volumineuse enregistrée en Ville de Genève sur ces trois dernières rentrées scolaires! Sa vitesse et son intensité n’avaient pas pu être anticipées pleinement lors des traditionnelles planifications scolaires établies par le Service de la recherche en éducation (SRED) avant chaque rentrée. D’où d’épineux problèmes de locaux cette année.

Boom surprise

Précisons d’emblée que les raisons de ce boom surprise n’ont rien à voir avec un afflux de migrants, comme certains pourraient le supposer. D’après les premiers éléments en possession du Service des écoles et des institutions pour l’enfance (ECO), qui est en train d’analyser la chose, cette situation s’expliquerait par deux facteurs. Premièrement: les gens ont moins tendance à quitter le centre-ville qu’auparavant pour s’installer hors du centre-ville. Deuxièmement: en parallèle, d’autres logements ont été construits plus rapidement que prévu en ville.

Augmentation d’élèves

Lorsqu’on sait que Genève compte 11’441 élèves de 4 à 12 ans répartis dans 52 écoles, on se doute bien que ces 440 nouveaux venus, représentant une augmentation de 3.6% n’ont pas été faciles à absorber. Les quartiers de Champel, Malagnou (où l’école Le Corbusier a été la plus frappée), Eaux-Vives et Jonction ont été particulièrement touchés. Dans le quartier du Grand-Pré, la situation s’est résolue d’elle-même grâce à l’ouverture, cette année, de l’école de Chandieu. Laquelle est néanmoins déjà pleine. «A terme, une nouvelle école sera d’ailleurs construite dans ce périmètre», rappelle Isabelle Widmer, cheffe du ECO. Ailleurs, il a fallu jouer sur les «rues-frontières», pour attribuer tel élève à telle école plutôt qu’à telle autre déjà pleine où il était censé être scolarisé.

Partage de locaux obligatoire!

Pour mémoire, les communes sont tenues par la Constitution genevoise de garantir un accueil parascolaire. Et la loi cantonale sur l’instruction publique les oblige aussi à fournir suffisamment de locaux scolaires et parascolaires. Pour respecter ces obligations légales sur ce dernier point, Genève a dû ruser. «Mais à l’exception du Karaté club de Genève dont nous avons dû récupérer les locaux (lire GHI du 25.01.17), aucune autre association ni aucun enfant n’a été prétérité à ma connaissance», rassure encore Isabelle Widmer. En revanche, certaines associations jusque-là seules en «leurs» murs, ont dû partager leurs locaux avec d’autres. De son côté, le Groupement intercommunal pour l’animation parascolaire (GIAP), qui prend en charge les enfants à la pause de mi-journée et le soir, n’a d’autre choix que de jouer à fond cette carte du partage de locaux. Et Isabelle Widmer de conclure: «Avec la densification, le temps où chaque club avait son espace à lui est un peu révolu!»