L’année politique sera chaude!

- Vous aimez la politique? Vous allez être servis! 
- Cinq petites semaines séparent la rentrée scolaire d’un dimanche capital de votations.
- Et cela ne fera que commencer: au printemps 2015 les élections dans les communes,et l’automne suivant les élections fédérales !

  • L’année politique sera chaude!

    L’année politique sera chaude!

  • La traversée de la Rade, un des nombreux sujets politiques que le peuple devra trancher.

    La traversée de la Rade, un des nombreux sujets politiques que le peuple devra trancher.

«En chacun de nous sommeille un brillant urbaniste» 

Traversée de la Rade, Caisse publique, Ecopop pour cet automne. Puis, élections dans nos 45 communes pour le printemps 2015! Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’année politique qui s’annonce sera chaude, concernante pour la vie des citoyens, et passionnante pour le débat politique. A travers deux dimanches cet automne, puis deux autres au printemps, c’est une fois de plus le peuple qui sera le souverain et l’arbitre de grandes décisions, dans notre tradition suisse qui donne au corps électoral tout entier la voix ultime, celle qui tranche.

Serpent de mer

D’abord, la Rade. Serpent de mer! Plus d’un siècle de débat politique à Genève. Et toujours pas de traversée! Il nous faut être précis sur les nomenclatures, et rappeler ici la différence entre traversée de la Rade (sur laquelle nous votons le 28 septembre) et traversée du lac, ou grande traversée, qui est musique de lointain avenir. La traversée de la Rade, c’est l’initiative de l’UDC (IN 152) qui doit, d’ici 2020, relier l’avenue de France au Port Noir. Il s’agirait d’un tunnel sous-lacustre. Les partisans prétendent désengorger le trafic qui passe aujourd’hui par le pont du Mont-Blanc. Une partie des opposants parlent d’un investissement inutile, et veulent tout miser sur une grande traversée (Vengeron-Belotte, avec bouclement du périphérique genevois). Une autre partie, à gauche, ne veut pas de traversée du tout, entend dissuader tout trafic privé à Genève. Sujet passionnel, sur lequel chaque Genevois, chaque consommateur de bistrot, a son opinion bien précise: en chacun de nous, sommeille un brillant urbaniste!

Caisse publique et non unique

Ce même 28 septembre, votation fédérale: la Caisse publique d’assurance maladie. Là aussi, soyons précis: il faut bien parler de «Caisse publique», et non «unique»: ne confondons pas avec l’objet refusé, principalement pour des questions de financement, par le peuple et les cantons il y a quelques années. Le texte demande que l’assurance de base ne soit plus prise en charge par les 61 Caisses privées actuelles, mais par une Caisse publique, qui disposerait d’agences cantonales. Nous y reviendrons, comme sur les autres votations, mais assurément c’est un combat de principe qui s’annonce, entre partisans de l’Etat ou de la concurrence. Chaque camp a de bons arguments. Nous devrions voter sur un modèle de société, dans un pays qui a fait des assurances sociales, depuis la guerre, un fleuron du lien fédéral.

Elections communales

Le 30 novembre, Ecopop: une autre votation fédérale, sur un sujet totalement majeur, qui entend établir un lien entre population et environnement. Là aussi, nous y reviendrons largement. Terminons juste sur le temps fort du printemps 2015: les élections des Conseils municipaux (législatifs, ou délibératifs) et des Conseils administratifs (exécutifs: les Mairies) dans les 45 communes de notre canton. La Ville de Genève, mais aussi les 44 autres! Scrutins passionnants, parce que chaque commune a son Histoire, sa logique, ses alliances politiques. L’évolution de la carte politique dans les grandes communes suburbaines (Vernier, Onex, Lancy, Meyrin, etc.) sera à observer en priorité. Nous nous réjouissons, tout au long de l’année, de vous raconter la politique genevoise. 

Caisse publique: un enjeu de société

Nos assurances sociales, en Suisse, sont beaucoup plus récentes qu’on ne pourrait l’imaginer: en gros, elles datent de l’après-guerre. L’AVS, notre premier pilier de retraite, n’est arrivée qu’en 1948, à l’issue d’un passionnant débat, dont radicaux et socialistes avaient été les promoteurs. La prévoyance professionnelle (2e pilier) n’est obligatoire pour les salariés que depuis trente ans. La LAMAL (loi sur l’assurance maladie, avec sa partie obligatoire) n’a été concoctée que dans les années 1990. Flavio Cotti, puis Ruth Dreifuss, Pascal Couchepin, Didier Burkhalter et aujourd’hui Alain Berset s’y frottent et s’y piquent: mais les primes, hélas, ne cessent de grimper.

En cas de Caisse unique, seront-elles moins chères? Pas sûr. En bonne partie, le vote du 28 septembre relèvera d’un acte de foi: soit dans les vertus de la concurrence, soit dans celles d’une mise en commun dans un grand organisme national de droit public, avec des agences cantonales ou intercantonales. A bien des égards, la ligne de fracture sera donc entre libéraux et partisans d’un Etat fort. En cela, le scrutin de cet automne sera un indice puissant de la relation des Suisses avec l’Etat social.