Menace de pollution à la caserne des Vernets

- Un député UDC lance une alerte: le site de la caserne pourrait être contaminé par une ancienne démolition.
- Genève a-t-elle sondé les sous-sols avant de donner ses autorisations de construire des logements sociaux?
- Afin d’éviter un Artamis bis, cette question urgente est présentée au Grand Conseil cette semaine.

  • Des logements sociaux et pour les étudiants seront construits  sur le site de la  caserne des Vernets. PASCAL BITZ

    Des logements sociaux et pour les étudiants seront construits sur le site de la caserne des Vernets. PASCAL BITZ

«Il y avait une démolition de voitures sur le site de la caserne»

Patrick Lussi Député UDC

«Nous n’allons pas construire des logements sociaux sur le site de la caserne des Vernets sans se soucier de savoir si les sous-sols sont pollués ou non!» Patrick Lussi, député UDC a déposé le 8 septembre une question écrite urgente au Grand Conseil dans ce sens. Il ne veut en effet pas d’un nouveau scandale de l’amiante ou de pollution, faisant référence à des décontaminations onéreuses ces dernières années à Genève. Par exemple celle d’Artamis, qui a coûté plusieurs dizaines de millions de francs ou encore celle de l’ancienne usine chimique d’Avully, qui va coûter aussi deux millions à l’Etat.

Ancienne démolition

Le député UDC a en effet appris que jusqu’en 1958, le site de la caserne des Vernets abritait une démolition de voitures: «C’était celle de Gilbert Chatelanat, se souvient-il. A-t-on analysé l’argile, les sous-sols? Va-t-on découvrir des surprises lors de l’ouverture du chantier? Je pense entre eautre aux hydrocarbures, car dans les années 50, les normes environnementales étaient inexistantes ou moins développées que de nos jours.»

Bis repetita

Patrick Lusssi rappelle encore qu’il est urgent que le contribuable ne paie pas indirectement les carences de l’Etat. «Il est important que l’Etat anticipe et qu’elle n’exploite pas des terrains contaminés. Pour le chantier du CEVA par exemple, il n’y a pas eu d’analyses alors qu’on creuse à plus de 10 mètres de profondeur.» Dans la foulée, il rappelle que Genève a régulièrement hérité de terrains qu’il fallait décontaminer. Il fait allusion notamment à l’usine à gaz de la Coulouvrenière construite en 1844. «Elle est aujourd’hui à l‘origine des complications de la réalisation du futur éco-quartier de la Jonction, poursuit-il. On y a en effet découvert des hydrocarbures, du mercure, du cyanure et d’autres substances nocives.»

Versoix était contaminée

Un ancien instructeur de la Protection civile (PC) du centre Richelien de Versoix se rappelle pour sa part, d’un autre cas de pollution qui avait fait des vagues dans les années 70-80: «Sur un budget de 6 millions pour installer les infrastructures de la PC, 4 millions avaient été dépensés uniquement pour la dépollution… L’Armée n’avait pas non plus fait analyser les sous-sols du site. Or, sur les terrains de la PC de Versoix, se trouvait une décharge…»

L’Etat répondra aux parlementaires

Cette question écrite en urgence sera débattue courant octobre. Patrick Lussi envisage d’enchaîner immédiatement avec le dépôt d’une motion, dont la réponse devrait être donnée dans la session du Parlement du 9 octobre.

L’Etat de Genève a-t-il réalisé une étude d’urbanisme sur le site de la caserne avant de lancer ses concours d’architecture (lire ci-dessous)? Interrogés, les trois départements concernés, (Aménagement, Sécurité et Environnement) annoncent vouloir prendre position sur le sujet par voie parlementaire. Donc d’ici octobre.