«Les potagers urbains existent sous différentes formes et de toutes tailles»
Gaétan Morel, chargé de projet économie locale au Département municipal des finances et du logement, qui chapeaute Agenda 21 – Ville durable
Lorsque Ruth quitte son boulot, ses enfants et son ménage, elle enfourche son vélo et se rend à Cayla. Là, dans son petit coin de paradis en Ville de Genève, elle vérifie si ses tomates ont poussé, l’état de ses concombres et si les choux ne vont pas souffrir de la chaleur. «Mon potager urbain, c’est mon p’tit coin de paradis, surtout depuis que j’habite en ville au milieu du béton.» Tout comme Carlos, elle s’est mise à planter choux et salades grâce à la création de potagers en milieu urbain. Une formule qui cartonne en Ville de Genève et qui fleurit sous diverses formes. De Cayla à Saint-Jean, en passant par les parcs Geisendorf et André-Chavanne, ces nouveaux coins de verdure et de nature sont devenus les poumons de nombreux citadins en mal de jardinage.
Les potagers fleurissent au centre
«Il existe une trentaine de potagers urbains collectifs en Ville de Genève», détaille Gaétan Morel, chargé de projet économie locale au Département municipal des finances et du logement qui chapeaute Agenda 21–Ville durable. «Les potagers urbains existent sous différentes formes et de toutes tailles, poursuit-il. Comme notamment des bacs disposés sur des parcelles de 1000 m2 dans le parc André-Chavanne, mais aussi ceux des Franchises ou des Ouches, dans le quartier de la Concorde. A cela viennent s’ajouter des initiatives privées, indépendantes ou gérées par des coopératives ou des jardins privés.»
Succès pour tous
Qui sont ces nouveaux jardiniers en herbe? «Le jardinage intéresse tout le monde, souligne Gaétan Morel. La typologie des jardiniers amateurs est en effet très variable. Il y a des particuliers qui veulent rejoindre une initiative pour se parfaire en écologie ou des collectifs qui, après avoir repéré un terrain adéquat, entretiennent un potager qu’ils souhaitent présenter au public.»
Sur le terrain, les habitués constatent que le jardinage collectif apporte une plus-value sociale, car il intéresse toutes les franges de la population. «On partage nos expériences, nos cultures, ce qui est extrêmement enrichissant», note Eliane qui plante ses légumes du côté des Ouches.
Intergénérationnel et culturel
Au Pote à Jean, du joli nom attribué aux plantations collectives écologiques de Cayla, le mélange entre les générations et les associations écologiques fait aussi ses preuves: «Les élèves de l’école primaire de Cayla, avec leurs enseignants, ont été conseillés par un jardinier professionnel, confie Elisabeth, mère de famille et résidente des Charmilles. C’est génial d’être avec des résidents du quartier que l’on connaît et d’apprendre ensemble le b.a.-ba de la culture!»
C’est dire si ces potagers urbains rencontrent un succès énorme. Au point que la Ville de Genève souhaite augmenter leur nombre de trois à cinq par année. De quoi faire naître de nouvelles vocations.