Phase cruciale pour le mégaprojet de l’Etang

- D’ici fin 2014, Vernier doit impérativement déclasser 9,5 hectares de zone industrielle en zone de développement.
- Le projet prévoit 1250 logements, 2875 habitants, 1625 places de travail et un investissement de 1,2 milliard de francs.
- Les premiers habitants pourraient arriver en 2018 déjà.

  • La maquette du projet montre que les espaces à proximité des citernes et de l’aéroport sont complètement remodelés. DR

    La maquette du projet montre que les espaces à proximité des citernes et de l’aéroport sont complètement remodelés. DR

«Un des enjeux majeurs est de réussir le vivre-ensemble et la mixité sociale»

Thierry Apothéloz, maire de Vernier

Après des années d’incertitude, le mégaprojet du futur quartier de l’Etang à Vernier entre dans une phase cruciale. «On parle désormais de 1250 logements, 2875 habitants, 1625 places de travail et un budget de 1,2 milliard de francs financé principalement par le privé», précise d’emblée le maire verniolan Thierry Apothéloz. «Nous sommes dans la phase cruciale de modification de zone. Fin juin, le Conseil municipal a accepté le déclassement en vue de transformer, avant la fin de l’année, une gigantesque friche industrielle de 9,5 hectares en zone d’équipement public et de développement. Le tout sera débattu au Grand Conseil dans le courant de l’automne. Le projet de plan localisé de quartier (PLQ) finalisé est entre les mains du Département de l’aménagement, du logement et de l’énergie (DALE). Toutes les autorisations de construire pourraient être délivrées d’ici 2015.»

Un quartier au centre-ville

Mais après avoir connu plusieurs vies et de multiples modifications, à quoi ressemble exactement le mégaprojet de l’Etang aujourd’hui? «Le futur quartier se caractérise par une grande diversité d’infrastructures: logements, services communaux, commerces et espaces publics. En réalité, il s’agit d’un véritable quartier au centre-ville de Vernier», précise aussitôt l’élu socialiste. Qui poursuit: «Un des enjeux majeurs du projet, confié au cabinet français DPA, Dominique Perrault Architecture, est de réussir le vivre-ensemble et la mixité sociale. Même si ce n’est pas le plus facile des chantiers, ce nouveau quartier doit impérativement naître de la concertation. Promoteurs, propriétaires, associations d’habitants, autorités et futurs locataires seront informés et appelés à se consulter à chaque évolution du chantier. N’oublions pas que ce projet, situé au cœur de son territoire, doit apporter un nouveau souffle à la deuxième plus grande commune du canton. Il offre aussi la possibilité de remodeler complètement les espaces à proximité de l’aéroport et des citernes pétrolières. Les connexions vers d’autres quartiers déjà construits et appelés à se densifier ces prochaines années sont également à repenser. Cela ne peut pas se faire seul dans son coin.»

Tout ce qui fait la vie

Afflux de nouveaux habitants, de nouveaux clients et employés, qu’est-il prévu au niveau des infrastructures publiques pour accueillir tout ce monde? «Dans les éléments de base du projet, on trouve tout ce qui fait la vie d’un quartier, son âme: une école, une crèche, une maison de quartier, un centre de rencontres pour la population», énumère pêle-mêle Thierry Apothéloz. Des nouveautés sont-elles prévues du côté des infrastructures sportives... «Oui, il y aura un complexe sportif avec piscine et fitness, normalement financé par des privés. Des appartements-hôtels et des petits commerces sont également prévus du côté de l’autoroute.» Plus révolutionnaire encore: la mairie pourrait regrouper l’ensemble de ses services communaux dans le nouveau quartier (lire ci-contre). Son centre de gravité ne serait alors plus à Vernier-Village. «Cette solution aurait l’immense avantage de renforcer l’accessibilité de l’administration et, finalement, la rapprocherait du Lignon, des Avanchets et de Châtelaine, les quartiers les plus peuplés de la commune», se réjouit l’édile.

Aide de l’Etat

Reste à évoquer le sujet qui fâche, le financement. «La Ville de Vernier va devoir prendre à sa charge 10% du budget. Autrement dit, un investissement estimé à près de 120 millions de francs», chiffre Thierry Apothéloz. Est-ce dans les cordes d’une commune dont la dette se monte déjà à près de 130 millions? «Il faudra nécessairement trouver des arrangements avec le Canton. L’Etat doit nous aider. On compte sur le nouveau conseiller d’Etat Antonio Hodgers pour débloquer la situation.»

Mobilité: éviter la saturation

GiM • «La Ville de Vernier sera très vigilante pour que l’essentiel des besoins en mobilité du nouveau quartier de l’Etang soient couverts par des transports publics et des parcours de mobilité douce réellement efficaces», affirme Yvan Rochat, conseiller administratif en charge de la mobilité à Vernier. «Ces objectifs demanderont des efforts de la part des investisseurs privés et du canton. Il s’agit de mettre en place une politique durable du stationnement capable de limiter les besoins en voiture mais également de financer des infrastructures de mobilité douce (passerelle au-dessus de l’autoroute) et de transports publics (élargissement du gabarit du pont ferroviaire Philibert-de-Sauvage) permettant des déplacements rapides et sûrs.»