«Selon l’Office fédéral de l’environnement, tous ces petits déchets jetés au sol coûtent annuellement près de 200 millions de francs aux communes»
Guillaume Barazzone, chef du Département de l’environnement urbain en Ville de Genève.
Attention, écraser votre cigarette par terre risque de vous coûter bonbon! Antoine*, étudiant de 18 ans, a reçu la première contravention la plus salée de Suisse romande en décembre dernier pour salissure sur la voie publique. Soit une douloureuse de 350 francs! Le jeune homme sortait de son collège, situé dans la commune de Chêne-Bougeries et s’est fait surprendre par un agent de la police municipale en train d’écraser son mégot au sol. Ce dernier lui a fait remarquer son mauvais geste, ce qui a agacé le fumeur. Il s’est mis à insulter l’agent… Résultat, le policier municipal l’a dénoncé et le canton lui a dressé une contravention de 250 francs. A cela viennent s’ajouter 100 francs d’émolument.
Infraction colérique
«Cette infraction sur la salubrité publique est reconnue, détaille Stéphane Vullioud, remplaçant responsable de la Police municipale de Chêne-Bougeries. En général, il est vrai, nous préférons des mesures éducatives plutôt que répressives, mais malheureusement, près de ce collège, se touve une petite école et nous recevons des doléances de parents scandalisés par ces cigarettes qui jonchent le sol et qui pourraient être prises par des petits.» Et d’appuyer: «Si le jeune nous avait écoutés sans s’énerver, il n’aurait pas reçu cette contravention».
Amende de 1000 francs à Bâle
Si le Canton de Genève est précurseur avec cette première bûche en espèces sonnantes et trébuchantes pour littering, le Département de l’environnement urbain en Ville de Genève (DEUS) observe qu’il ne s’agit toutefois pas d’un record. «A Bâle-Campagne, depuis un vote populaire en mars 2015, les amendes pour littering peuvent aller jusqu’à 1000 francs», détaille Cédric Waelti, porte-parole du DEUS.
Cher à la collectivité
Et Guillaume Barazzone, chef du DEUS et conseiller national, de pointer le réel problème du littering: «Jeter un mégot, un papier, un chewing-gum, est devenu un fléau national qui coûte très cher à la collectivité. En effet, selon l’Office fédéral de l’environnement, tous ces petits déchets jetés au sol quotidiennement coûtent annuellement près de 200 millions de francs aux communes suisses!»
Ainsi, en attendant la révision de la loi fédérale sur l’environnement (lire ci-contre), Genève a équipé les 3108 poubelles de la Ville avec 333 cendriers. Les fumeurs ne devraient ainsi plus avoir d’excuses pour balancer leur clope sur le trottoir.
*Nom connu de la rédaction