Révolution verte au Village du Soir

  • Le populaire site festif de La Praille va être entièrement transformé en écrin de verdure. 
  • Jardins à thème, champ de blé, oasis tropicale déploieront leurs multiples effets à l’année. 
  • Un projet pionnier ambitieux dont les organisateurs nous dévoilent, en primeur, les contours.

  • Sébastien Courage, cheville ouvrière du projet. PASCAL BITZ

    Sébastien Courage, cheville ouvrière du projet. PASCAL BITZ

  • Sébastien Courage, cheville ouvrière du projet. PASCAL BITZ

    Sébastien Courage, cheville ouvrière du projet. PASCAL BITZ

«C’est une première suisse résolument tournée vers l’avenir»

Sébastien Courage, responsable de «Oasis Project»

C’est une véritable révolution verte que s’apprête à vivre le Village du Soir dans la zone industrielle de La Praille. «Nous allons verdir entièrement une friche urbaine hostile à toute forme de végétation», lâche Sébastien Courage, cheville ouvrière du projet pilote baptisé Oasis Project. «On parle de créer un laboratoire à ciel ouvert, d’environ 3000 mètres carrés, entre le Stade de Genève et la bretelle d’autoroute de contournement à Lancy», précise le sémillant quadragénaire. Qui poursuit: «Notre défi est triple. Il vise à transformer cette zone de béton vouée à la démolition en écrin de verdure à l’année, à frapper les consciences sur les questions environnementales et réduire, naturellement, les nuisances sonores en milieu urbain.»

Pionnier

Un ménage à trois plutôt ambitieux pour un lieu festif éphémère... «Oui, il s’agit d’une première suisse résolument tournée vers l’avenir. Notre but est d’abord de sensibiliser notre large communauté, explique Sébastien Courage. Le site doit devenir une référence en matière de biodiversité et de qualité de vie en milieu urbain», s’enthousiasme-t-il. Avant de préciser. «Nous allons planter près de 1200 variétés de plantes au cours de ces trois prochaines années. Plus de 60% des végétaux, la plupart indigènes, sont pré-cultivés et déploieront leurs effets immédiatement», détaille Sébastien Courage. Pas question pour lui de limiter son champ d’action à la seule fonction ornementale. «Il ne s’agit pas d’une opération cosmétique pour l’été. Nous allons tout bouleverser de fond en comble. Le décor va fleurir et colorer le moindre interstice au gré des saisons. Mais aussi nous permettre de devenir une plateforme d’initiatives en faveur de l’agriculture urbaine.»

Cultiver avec méthode et soin cette diversité fait partie intégrante des priorités des organisateurs. «Le site sera aménagé en sept jardins à thème», détaille Sébastien Courage (lire encadré ci-dessous). «Nous aurons notamment un jardin artistique, un autre de plantes médicinales, une oasis de 300 plantes semi-tropicales et même un champ de blé sur les toits. A tous les niveaux, le Village du Soir doit rester synonyme de créativité», préconise-t-il.

Cerise sur le gâteau, le fait de sortir des sentiers battus comporte une autre vertu cardinale: celle de réduire les nuisances sonores. Un enjeu majeur pour un centre culturel populaire soucieux de vivre en bonne harmonie avec le voisinage. «Depuis notre ouverture, en octobre 2016, plus de 250’000 personnes sont passées sur notre site. Vouloir en limiter les émissions sonores est primordial. Nous allons donc créer de véritables barrières végétales. Toitures, façades, ruelles et cour ont toutes été repensées pour favoriser une couverture sonore efficace», promet-il.

Cette action anti-bruit spontanée devrait permettre aux responsables du Village du Soir de convaincre les habitants de la proche avenue Eugène-Lance et les autorités que la végétalisation est un très bon moyen pour atténuer les nuisances sonores. Reste à connaître les coûts de l’opération. «Le budget est estimé à 800’000 francs sur trois ans», chiffre Sébastien Courage. «Il est en partie financé par nous et notre partenaire générateur de concept végétal XXL Les Décorateurs de l’eXtrême. Une association est aussi en passe d’être créée pour trouver les fonds manquants et faire vivre Oasis Project. Nous allons employer tout le temps mis à notre disposition par les autorités pour faire rayonner ce lieu ouvert à tous. Et tenter de réinventer, même de manière éphémère, la culture à Genève. Et cela dans tous les sens du terme et sur tous les terrains.»